Ce 30e roman de Philip Roth est peut-être l'un de ses meilleurs dans son exploration du désarroi sexuel chez l'homme vieillissant.

Simon Axler, grand acteur qui a connu la gloire jusqu'à ce qu'il perde «son élan», n'arrive plus à jouer. Il n'inspire plus rien aux spectateurs. La dépression le mène à l'institut psychiatrique, mais sa passion érotique pour une jeune femme, Pegeen, le sort du marasme. Bien qu'elle soit lesbienne et malgré sa crainte de n'être peut-être qu'un épisode hétérosexuel dans sa vie. Mais jouer au dieu «Pan» (voire Pygmalion) le ranime, il recommence à croire en l'existence, allant même jusqu'à désirer lui faire un enfant. Le dernier acte sera brutal. Il n'est pas Pan mais un pantin, au moment de sa vie où il ne peut justement plus jouer. C'est ce lien entre le théâtre et la vie qui est bouleversant dans Le rabaissement, lorsque les feux de la rampe s'éteignent en même temps que le feu sacré, et que la chambre à coucher, dernier refuge, devient la scène d'un mauvais vaudeville. Exclu de tout, et en particulier de ce qui le fait homme plus qu'acteur, Simon Axler ne peut faire autrement que de bien réussir sa sortie, qui ne sera jouée qu'une fois.

Le rabaissement, de Philip Roth. Gallimard, 122 pages.