La jeune cinquantaine, Ingrid est à la haute direction d'un prestigieux cabinet d'architectes de Copenhague. En congrès à Stockholm, elle reçoit un téléphone qui fait basculer sa vie. Jonas, son fils adolescent, vient d'être arrêté pour avoir battu un jeune Arabe avec des compères. C'est la panique. Elle cherche à rentrer d'urgence. Vol complet, alors le train de nuit. Elle appelle entre-temps son vieil amant Frank, en quête de réconfort. A-t-elle été une bonne mère après avoir quitté Anders pour vivre sa passion avec un homme resté marié? Elle joint Sven, père d'Anders qui a créé un lien privilégié avec le jeune qu'elle jalouse à l'instant même. Jonas est chez lui, mais refuse de lui parler.

En suivant la quête et la remise en question d'Ingrid durant ces quatre jours, Groendahl nous fait partager sa vie, celle de sa mère Berthe et d'Ada, mère de Berthe. Tous ces souvenirs se bousculent dans l'esprit d'Ingrid alors qu'elle tente de retisser des liens dont les fils lui échappent. Par touches, comme dans une toile de Seurat, l'art de l'écrivain consiste à nous livrer à petites lampées la vie de trois femmes de trois générations différentes, qui épousent néanmoins des destins similaires.

Jusque-là peut-être pour Ingrid.