Nicolas Lévesque oscille habilement entre l'essai et le récit littéraire dans Les rêveries de la Plaza St-Hubert. L'écrivain psychologue se met en scène dans ce petit livre sympathique qui se lit d'un trait.

Jugeant qu'il le mérite, le narrateur-travailleur autonome s'offre une pause santé. Il quitte alors son bureau de la rue Boyer et se dirige vers la Plaza St-Hubert, qu'il arpentera aller-retour sous ses marquises. Usant de l'heureux flou entre réalité et fiction, Nicolas Lévesque nous propose une visite guidée des lieux. Ses réflexions sur le commerce, l'architecture, le sens même du mot «plaza» et l'ambiance bien rendue du quartier sont apaisantes et sources de réflexion. Nous sommes loin de l'essai «à thèse» ronflant et didactique, mais nous ne sommes pas non plus dans une simple narration d'un promeneur solitaire. Les commerces de robes de mariée l'amènent à réfléchir sur les relations amoureuses, un magasin de matériel photographique fait voyager son esprit, et le narrateur navigue d'une idée à l'autre comme nous le faisons tous lorsque nous oxygénons nos cerveaux. Rien n'étonne, mais le propos est bien senti, chaque mot, bien choisi. Le tout dans un livre joliment imprimé. Il n'y a peut-être que le prix du livre qui déçoit.

Les rêveries de la Plaza St-Hubert, de Nicolas Lévesque. Éditions Nota bene. 86 pages, 20,95$