Nous avons demandé à Francine Ruel, qui vient de publier Le bonheur est passé par ici, de nous faire part de ses projets de lecture estivale. À la veille de son départ pour la Provence, elle nous parle de son été en livres.

Êtes-vous le genre de lectrice à faire des listes?

Oui, tout à fait. Car le temps file et je veux être certaine de ne rien oublier. Pendant que je suis en écriture, c'est très rare que je lise parce que je ne serais pas capable d'écrire. Lire et écrire en même temps, pour moi, c'est impossible. Il y a toujours l'influence d'un style. Comme j'étais en écriture de mon dernier roman cette année, j'ai eu un hiver tranquille. Alors j'ai fait des listes, des piles, j'ai acheté des livres pour plus tard. Là, j'ai du temps devant moi, c'est le temps de passer à travers la pile.

Avez-vous un genre de littérature préféré pour l'été?

Non, je lis de tout. Mais une chose que je fais quand j'ai pas mal de temps, c'est de revisiter des auteurs. Un été, j'ai tout lu Romain Gary/Émile Ajar. Un autre été, c'était Proust, puis García Márquez. J'ai adoré faire ça et je le referai.

Combien d'heures consacrez-vous à la lecture dans une journée de vacances?

Ça dépend du roman. Si c'est un page turner, c'est sûr que je vais passer la journée. Des fois, j'en garde pour le lendemain. J'avais commencé à faire ça avec les livres de Michel Tremblay. Je me disais: oh! il me reste seulement 10 pages, je vais attendre pour savourer la fin. Je fais ça aussi avec Ellory, car ses fins sont tellement intenses. J'en sors essoufflée, j'adore ça! On comprend le mécanisme de l'auteur qui a travaillé sur son rythme, il sait que ça va débouler vers la fin. Personnellement, c'est ce que je préfère écrire, les débuts et les fins, parce qu'on boucle toutes les boucles. Tout nous pousse vers la sortie.

En vacances, quelle est la meilleure période de la journée pour lire?

Je lis tout le temps. Le matin au lit, l'après-midi à l'heure de la sieste, dans ma baignoire, avant de m'endormir. Si je visite un lieu durant la journée, je lis le matin et le soir. Pour moi, lire, ça fait partie de la vie comme manger trois fois par jour. J'ai toujours un livre dans mon sac à main.

Livre papier ou liseuse?

Livre papier. Je pars bientôt pour deux semaines, alors j'apporterai deux ou trois livres dans ma valise. Les autres, je les lirai au retour. Cela dit, c'est certain que je vais en acheter d'autres durant l'été. En vacances, je visite toujours des librairies.

Avez-vous déjà payé pour un surplus de bagages à cause des livres?

C'est arrivé quelques fois [rires]! Pour mon avant-dernier roman, Petite mort à Venise, je suis allée vivre à Venise durant la même période que mes trois héroïnes, soit du 1er novembre au 2 décembre. J'avais apporté beaucoup de livres et j'en ai acheté d'autres là-bas, en français, mais aussi des petites plaquettes en italien que j'arrive à lire, même si je ne comprends pas tout. Au retour, ma valise était pas mal lourde.

Votre endroit de prédilection pour lire?

J'ai un petit gazebo à la maison, à Knowlton. J'en ai fait un petit pavillon à la marocaine, avec un lit de jour, des fauteuils, une table pour déposer le café au lait ou le verre de vin. J'adore m'installer là pour lire. Ma maison est remplie de livres : il y a de grandes bibliothèques dans ma chambre et on trouve aussi des livres de voyage dans le salon et des livres de cuisine dans la salle à manger.

Vous écoutez de la musique en lisant?

Non, la musique est dans le livre. La poésie de l'auteur est là. Du moins, c'est ce qu'on tente de faire en tant qu'auteur. Et cette musique-là me nourrit suffisamment.

Sa liste de lectures d'été

- Mon frère de Daniel Pennac (Gallimard)

L'enfant perdue d'Elena Ferrante (Gallimard)

Sur un mauvais adieu de Michael Connelly (Calmann-Levy Noir)

La femme à la fenêtre d'A.J. Finn (Les Presses de la Cité)

La femme qui ne vieillissait pas de Grégoire Delacourt (JC Lattès)

Un coeur sombre de R.J. Ellory (Sonatine Éditions)

Temps glaciaires de Fred Vargas (Flammarion)

Ouragan de Laurent Gaudé (Actes Sud)

Le plongeur de Stéphane Larue (Le Quartanier)

À l'abri des hommes et des choses de Stéphanie Boulay (Québec Amérique)

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Francine Ruel fait partie des invités des Correspondances d'Eastman où elle participera au café littéraire du 9 août. Elle participera également à la soirée-bénéfice du 6 juillet prochain, au Cabaret Eastman.

Un point final à la Saga du bonheur

Quatrième tome de la saga du bonheur, le dernier livre de Francine Ruel nous offre des retrouvailles avec Olivia, qui s'apprête à fêter ses 70 ans. Un beau prétexte pour réunir famille et amis dans une grande fête qui célèbre la vie et l'amitié. Avec ce roman, Francine Ruel met un terme à cette saga qui carburait à la dopamine et qui a séduit plus de 160 000 lecteurs.

Le bonheur est passé par ici. Francine Ruel. Libre Expression. 280 pages.

Image fournie par Libre Expression

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