«Les maudits photographes m'ont rendu jaloux...» Comme tout le monde qui s'intéresse à la planète Terre, Bernard Voyer a lu et lit encore National Geographic, le magazine qui, au début du XXe siècle, a donné au photoreportage ses lettres de noblesse.

Bien sûr, Bernard Voyer n'est pas votre lecteur moyen, lui qui a rejoint les deux pôles et escaladé les plus hauts sommets de chacun des cinq continents, dont l'Everest, une randonnée de 8850 mètres... à la verticale. L'explorateur et alpiniste québécois partage toutefois avec le commun des mortels le goût de l'aventure et de la découverte et une capacité certaine d'émerveillement devant les trésors de la nature.

Toutes choses dont National Geographic a fait sa marque de commerce depuis que les fondateurs de la National Geographic Society de Washington ont lancé le magazine, en 1888. Pour souligner son 125e anniversaire, célébré officiellement en octobre 2013, NG a ouvert ses voûtes aux éditeurs de la maison allemande Taschen, qui ont compulsé 11 millions de photographies d'archives pour en retenir les 1000 qui remplissent les 1404 pages des trois volumes de National Geographic - 125 ans de trésors planétaires.

À la suggestion du distributeur de livres grand public Prologue, qui représente ici quelque 200 éditeurs francophones québécois, canadiens et européens, Taschen a choisi Bernard Voyer comme porte-parole de ces coffrets de luxe où l'on va du noir et blanc au numérique en passant par Kodachrome 35 mm, procédé de photographie en couleurs que National Geographic a été le premier à utiliser sur une grande échelle.

Des centaines de pages où l'on passe aussi d'«une vision romantique du monde» à un regard plus critique sur les défis de la planète et de ses habitants. «National Geographic a été un précurseur de la conscience planétaire», dira Bernard Voyer, impliqué à divers titres dans l'éducation et la sauvegarde écologiques. «De l'incitation aux voyages à ses débuts, la revue en est venue à une approche plus sociologique, plus politique...»

Pour l'heure, le conférencier prête son nom à une publication «populaire» qui se vend 595$ en librairie. «Je n'ai pas de problème avec le prix de ces livres. On n'a qu'à regarder le prix des romans... Je comprends que tout le monde ne peut pas se payer des livres à 600$, mais on peut se mettre à trois ou quatre, l'acheter en famille. Au kilo, ça fait pas cher...»

À peu près le prix du saumon fumé sauvage...

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National Geographic aux Éditions Taschen - 3 volumes. 1000 photos, 1404 pages. 125 000 exemplaires numérotés. 595$.

Vol. 1 - Amérique et Antarctique

Vol. 2 - Europe et Afrique

Vol. 3 - Asie et Océanie