Que veut fuir le narrateur de ce récit? À quelle tentation espère-t-il résister? Alcool, drogue, sexe, folie? Le lecteur peut y voir ce qu'il veut, finalement, et seul un être aimé permet à ce narrateur de ne pas plonger dans le gouffre.

Mais lire Le désert du dramaturge Olivier Sylvestre, un texte écrit en 2011 et qui a eu plusieurs lectures publiques avant d'être présenté sur la scène du Prospero l'an dernier, est une expérience en soi, avec cette indication avant la première page: «à traverser d'un seul élan».

C'est effectivement une plongée en apnée qui est demandée; on ne sent l'urgence et le tourment de ce récit que dans une lecture rapide et boulimique, en tournant les pages et en se rendant à la fin d'une traite.

Aussi palpitant qu'angoissant, mais important pour Sylvestre, qui affirme que ce texte est à l'origine de l'auteur qu'il est devenu, où il est allé puiser tout ce qu'il a écrit par la suite.

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Le désert. Olivier Sylvestre. 176 pages.