Douze ans après Les bienveillantes, Jonathan Littell présente un nouveau roman dérangeant. Sexe, viols, sadisme, violences et guerres y occupent une grande place. Sans pudeur, dans un langage cru et avec force détails.

Deux chapitres ont d'abord été publiés en 2012, mais l'auteur a décidé de pousser plus loin son concept: le livre contient sept histoires, toutes structurées de façon similaire et reprenant les mêmes éléments - de décor, de personnages, de lieux -, de façon variée.

Les scènes s'ouvrent et se concluent toujours dans une piscine. Entre les deux, il y a une maison familiale avec un jardin, une chambre d'hôtel, un endroit où se déroule un acte sexuel de groupe et le théâtre d'un conflit armé.

Les narrateurs - homme, femme ou trans - évoluent comme dans un rêve - ou un cauchemar -, avançant à tâtons dans un couloir où une porte mène d'un lieu à l'autre. Le style détaché, impersonnel malgré l'utilisation de la première personne, renforce cette impression de surréalité, en contraste avec la précision des descriptions.

Les relations sexuelles, même lorsque consentantes, sont souvent brutales. L'auteur se sert aussi de son expérience d'humanitaire pour transmettre, avec sa plume toujours maîtrisée, la cruauté des guerres, qui touchent enfants comme adultes.

Pour lecteurs avertis.

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Une vieille histoire - Nouvelle version. Jonathan Littell. Gallimard. 370 pages.