L'auteure de best-sellers Anna Gavalda publie son deuxième recueil de nouvelles, laissant la parole, comme elle en a l'habitude, à des personnages esseulés et écorchés.

Exercice de style - à certains moments un peu trop appuyé, avec des jeux de mots parfois soulignés à gros traits -, l'ouvrage regroupe sept histoires, toutes écrites à la première personne.

À part la très courte Happy Meal, qui se distingue par son ton plus léger, les nouvelles s'attardent au poids du passé et au retour à l'essentiel, malgré les blessures: l'amour, l'amitié, la famille. Une veuve alcoolique se lie d'amitié avec une inconnue élevée dans une stricte famille militaire; un dirigeant d'entreprise laissé par sa femme trouve un ami chez son voisin de palier danseur de claquettes.

Un camionneur revit le deuil de son fils quand son chien meurt; un expert en bâtiment est convoqué à l'école de son benjamin. Une jeune femme paumée vit une aventure avec un poète qui lui récite des vers dans le RER; un jeune homme hésite dans le train entre courtiser une passagère belle au livre moche ou une passagère moche au livre intéressant.

Les amateurs retrouveront l'univers gavaldien dans ces histoires d'ouverture salvatrice aux autres.

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Fendre l'armure. Anna Gavalda. Le Dilettante. 285 pages.