Philosophe torontois, Mark Kingwell procure avec son dernier ouvrage une réflexion qui va au-delà d'un livre sur la pêche. Il n'aborde pas seulement l'art de ferrer une truite, mais aussi la meilleure façon d'accompagner un osso buco ou encore le sens de la procrastination!

Kingwell relate un voyage de pêche effectué avec son père et ses frères en Colombie-Britannique. Il parle des préparatifs, des techniques de lancer du fil, du choix des mouches ou du plaisir de remettre à l'eau le poisson hameçonné.

Mark Kingwell cite des intellectuels fascinés par la pêche, notamment Izaak Walton (1593-1683) qui donna à cette activité une dimension philosophique. Qui dit pêche dit communion avec la nature. L'auteur invoque Aristote et son attrait pour la contemplation.

Pour Kingwell, le pêcheur doit maîtriser ses passions, «gouverner son tempérament d'une manière absolue et garder ses esprits [...] En d'autres termes, la pêche ce n'est pas pour les idiots.»

La pêche nous apprend à rêver, dit-il, mais aussi à agir et à vivre dans l'espoir. Si la philosophie est l'art d'apprendre à mourir, la pêche est celui d'essayer de l'oublier.

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De la pêche à la truite et autres considérations philosophiques. Mark Kingwell. XYZ éditeur. 330 pages.