D'un livre à l'autre, Aki Shimazaki décortique les comportements humains avec toujours autant de précision. Dans ce nouveau roman, elle explore comment les blessures d'enfance non soignées peuvent avoir un impact des années plus tard.

On y suit Gorô, homme d'affaires prospère qui a hérité de la société de son père, marié, père de famille et entouré de maîtresses. Arrogant et insensible aux autres, Gorô, qui ne pense qu'aux apparences, est inconscient de la perception que son entourage a de lui. Jusqu'au jour où tout s'écroule et où il devra accepter de se voir tel qu'il est.

Si Aki Shimazaki réussit à nous émouvoir un peu malgré un personnage principal absolument imbuvable, la thèse qu'elle démontre dans Suisen est tellement limpide qu'elle en est presque simpliste.

À force de répétitions et de rappels - une chanson de film qui revient constamment, la haine de Gorô pour les psychologues -, le livre tape tellement sur le même clou qu'il manque un peu de recul.

Pas le meilleur Shimazaki, mais il reste cette écriture dépouillée toujours prenante, une finale touchante même si on la voit venir et un rappel toujours utile que la lucidité est le meilleur moyen d'éviter les déceptions. 

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Suisen. Aki Shimazaki. Leméac, 162 pages.