Aphasique depuis l'âge de 3 ans, fils d'un homme têtu comme une mule et prompt aux jurons qui choisit d'amputer le « e » trop bourgeois de son prénom, Alx mène une enfance solitaire et silencieuse dans un village de la Côte-Nord. Battu et laissé pour mort au bord du fleuve, il est sauvé par le cuisinier vietnamien du Médusa, un vraquier en route pour l'Asie.

Le jeune garçon passe alors de cages en prisons, accoste en Corée du Nord où il devient le souffre-douleur d'individus cherchant à prendre leur revanche sur l'Occident, puis se retrouve en Chine, où il est condamné aux travaux forcés. Toujours sans dire un mot, Alx subit toute une panoplie de mauvais traitements qui démontrent sa grande résilience - preuve que le langage est bien souvent « une entrave à la communication », mais rencontre sur sa route des âmes bienveillantes qui lui permettent chaque fois de se relever.

En plus du caractère inédit de ce premier roman qui nous fait voyager avec envie, on ne peut passer sous silence son format inusité qui rappelle un calepin étroit - ou un carnet de voyage - et contribue à souligner l'originalité de l'oeuvre. 

*** 1/2

Le muet de l'Anse-aux-Bernaches, Alexandre Naple, Marchand de feuilles, 299 pages