Malgré qu'il soit classé comme un « roman », L'école du mystère s'apparente davantage à un essai ou à une réflexion intérieure sur la transmission des mystères.

En résumé, c'est Philippe Sollers qui écrit et se regarde écrire. Il parle un peu de tout, beaucoup de lui, avance quelques idées farfelues et juge sévèrement la société contemporaine. Il prodigue aussi des conseils, dont celui-ci : « Ne vous avisez pas, tout de même, de vous moquer du Coran ou de Mahomet, vous pourriez prendre une balle dans la tête. »

Troublant, quand on sait que le livre est sorti des presses deux jours avant l'attentat de Charlie Hebdo. Difficile de reprocher ensuite à Sollers d'être déconnecté de la réalité. C'est pourtant l'impression qui se dégage : se plaçant au-dessus de la mêlée, le narrateur nomme Fanny tous ceux et celles qui se conforment aux règles. Par contre, il admire la liberté de Manon, la soeur avec qui il invente des jeux incestueux.

Le texte, dont le titre est inspiré du nom d'une secte taoïste, est une suite de courts chapitres étayés de multiples références à des écrivains, philosophes, musiciens et peintres des siècles passés. L'élégance de l'écriture, rythmée à la syllabe près, est toutefois envoûtante. 

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L'école du mystère, Philippe Sollers. Gallimard, 150 pages.