Arcanjo Baleiro reprend du service. Il dépoussière son fusil. Celui qui «ne tue pas, mais chasse» est enrôlé, en désespoir de cause, afin de traquer les lions qui déchiquettent et terrorisent des villageois au fin fond du Mozambique.

Au sein du hameau, d'un oeil craintif, la jeune Mariamar observe les opérations, dont elle sera l'une des clés de voûte. Rapidement, ce qui semble être une simple chasse au fauve se complexifie graduellement, au point de brouiller les pistes et de déboussoler le lecteur, aux prises avec un véritable jeu d'illusions littéraires.

Les croyances populaires se mêlent à la nature cachée des hommes, et le doute s'immisce rapidement dans les pensées du chasseur qui ne sait plus où donner du viseur. Mais les deux points de vue croisés de la narration, au confluent du passé et des découvertes d'Arcanjo et de Mariamar, finissent par former les deux verres de la même paire de lunettes pour y voir clair.

On a beau appeler un chat un chat, le brillant Mia Couto (L'accordeur de silences) nous fait douter que l'on puisse clamer qu'un lion est un lion. À dévorer jusqu'au point final.

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La confession de la lionne, Mia Couto, Métallié. 235 pages.