C'est un roman d'amour, qui commence tout de suite par la fin: le meurtre de Laura, des mains de celui qui, pourtant, l'aimait. «Toutes les femmes attendent le grand amour. Ta mère cherchait son assassin.»

Ainsi commence la confession d'un homme, Chapireau, à sa fille, Automne. Il déroule les souvenirs. La rencontre avec Laura, qui l'a fait renaître, avant de le faire sombrer. Pas vraiment de suspense, donc, dans Chevrotine, mais beaucoup d'amour et de violence.

Chapireau était un homme simple et brisé par la mort de sa femme, et la mère de ses deux fils. Laura, elle, était une jeune femme solaire, éblouissante, qui dévoile, au fil des pages et des souvenirs du narrateur, un visage hideux et monstrueux. Laura est une femme destructrice et manipulatrice, d'une «cruauté facile».

Il y a beaucoup de simplicité et de poésie sous la plume d'Eric Fottorino, qui touche au plus profond de nous-mêmes avec un roman tragique, désespéré, et qui, pourtant, n'en finit pas de parler d'amour.

* * * 1/2

Chevrotine. Eric Fottorino. Gallimard, 192 pages.