Une fois encore, Christian Bobin fait descendre son seau à mots au fond du puits intarissable de la poésie. Et, comme l'on pouvait s'y attendre avec cet auteur aussi prolifique que constant, la pêche a été bonne.

Entre nos mains, un condensé de pensées fragiles, léger et d'une beauté époustouflante. Bobin se met en quête de menus détails, recherche la quintessence de la vie dans le simple chant d'un oiseau, l'éclat d'une fleur.

Loin de tout discours christano-moralisateur, cet éloge de la Vie, acceptée ici avec son lot de souffrances, de blessures, est décrit au moyen d'un vibrant carpe diem.

Aussi, maintes réflexions sur l'écriture émaillent ces pages, pour lesquelles l'auteur appelle à la rescousse nombre de ses inspirations: la poétesse Marceline Desbordes-Valmore, Friedrich Hölderlin, Kierkegaard...

Qu'est-ce qu'écrire? Qu'est-ce que la poésie? Qu'est-ce que vivre? Bobin brode sur ces thèmes et invite à revoir notre mode - notre monde - de pensée.

Il suffit d'ouvrir La grande vie, qui louvoie entre philosophie et poésie, pour qu'il vous happe. «Les livres agissent même quand ils sont fermés», peut-on y lire d'emblée. Le vôtre, M. Bobin, ne fait pas exception.

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La grande vie, Christian Bobin, Gallimard, 122 pages.