Il est entré dans le monde des lettres en ne portant pas le nom de son père. Joe Hill voulait faire sa place avant de mettre un pied dans la lumière (donc l'ombre) de son géant de père, Stephen King.

Après Le costume du mort, le formidable recueil de nouvelles Fantômes et cette fantaisie... biscornue qu'est Cornes, voici que paraît Nosfera2.

Une relecture très personnelle du mythe du vampire dans laquelle, d'une écriture limpide, rythmée et crue, il manie avec dextérité l'art du conteur de type classique (si l'intrigue est originale, les amateurs du genre seront en territoire connu dans sa manière efficace de la mener) et crée des personnages attachants mais pas coulés dans le béton des stéréotypes.

Ce, pour raconter Vic, jeune fille qui possède le don, quand elle traverse à vélo (puis à moto) le vieux pont désaffecté du village, de se retrouver là où elle le souhaite; Charles Manx qui, à bord d'une Roll-Royce 1938 immatriculée NOSFERA2, enlève des enfants pour les conduire dans un paradis (enfer?) appelé Christmasland; et les dizaines d'hommes et de femmes qui croiseront leur route sanglante.

On consomme d'une traite. Comme les romans du paternel.

* * * 1/2

NOSFERA2, Joe Hill, JC Lattès, 621 pages.