Bien documenté, d'une grande franchise, ce roman italien est dense et d'une grande humanité. Le peloton Charlie, composé de jeunes hommes et d'une jeune femme, est envoyé en mission de paix en Afghanistan. Certains soldats, au début de la vingtaine et provenant de différents milieux sociaux, y voient une occasion de s'affranchir de l'emprise familiale ou de fuir des responsabilités.

Mais la réalité les rattrape rapidement. Au milieu du désert, ils doivent survivre dans un climat de promiscuité, surmonter leur désoeuvrement, faire face à une épidémie de dysenterie et participer à une expédition pour laquelle ils n'étaient pas vraiment préparés.

On s'attache aux personnages, on est touché par leur questionnement; on ressent leur peur et leur inconfort. Les soldats s'imaginent qu'une fois la guerre terminée, ils retourneront à leur vie d'avant. Ils devront plutôt vivre avec des blessures, la culpabilité, le déni et les chocs post-traumatiques.

Paolo Giordano est allé en Afghanistan comme journaliste de guerre. Ce n'est qu'une fois ses articles publiés que l'écriture d'un roman s'est imposée.

Ceux qui s'opposent à la guerre y trouveront une raison supplémentaire d'apprécier le deuxième roman de l'auteur de La solitude des nombres premiers.

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Le corps humain. Paolo Giordano. Seuil. 420 pages.