Le récent roman du Prix Nobel de littérature 2003 est une oeuvre de maturité empreinte d'une grande humanité. «Un roman qui stimule l'intellect et l'imagination, qui fait grandir le lecteur et s'imprime en lui», lit-on en quatrième de couverture. Et c'est exactement cela.

David (5 ans) et Simon (45 ans) viennent d'on ne sait où, car leur mémoire a été lavée de tout souvenir au camp de Belstar. Ils y ont reçu de nouveaux noms, de nouvelles dates de naissance et ont appris l'espagnol, la langue de leur nouveau pays.

Ils sont accueillis avec bonté et bienveillance à Novilla, une société utopique sans passion ni sensualité. David a perdu en mer la lettre qui expliquait sa filiation. Simon le prend sous sa protection et promet de lui trouver une mère. Inès surprotège l'enfant qui aura du mal à s'adapter à l'école.

Cette fable aux allures de conte philosophique soulève une foule de questions sur des sujets aussi divers que l'amour, le désir, la maternité, la paternité, l'éducation, le travail, l'exil, etc. Mais c'est au lecteur de trouver ses propres réponses.

Le roman de l'auteur sud-africain est à la fois étrange et envoûtant, d'une fluidité étonnante et d'une poésie pleine de fraîcheur.

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Une enfance de Jésus. J.M. Coetzee. Seuil. 380 pages.