«Mission accomplie.» C'est ce qui était écrit sur une banderole devant laquelle le président George W. Bush, le 1er mai 2003, a annoncé «la fin des combats majeurs» en Irak, deux mois après l'ouverture des hostilités.

Rétrospectivement, l'initiative était aussi troublante que navrante. À l'instar de nombreuses scènes auxquelles a assisté le journaliste Nick McDonell en Irak, qui figurent dans son court essai, publié dix ans après le début de l'invasion américaine.

Ce qu'il raconte, il en a été témoin en moins de trois semaines sur le terrain, au début de l'année 2009. Il n'a donc pas la prétention de faire le bilan de ce fiasco. Sa vision du conflit est impressionniste.

Il évoque le jargon des soldats. Leurs porte-bonheur. Leurs préjugés à l'égard des Irakiens. Le sort (souvent profondément injuste) de leurs interprètes.

Après avoir parcouru cette série d'instantanés, on n'est pas frappé par l'horreur de la guerre - il y a peu de morts dans ce livre - mais plutôt par son absurdité. Et par les limites de la stratégie de contre-insurrection des Américains.

Mission accomplie pour McDonell? Pas sur toute la ligne. Mais si son regard n'est pas toujours convaincant, il a le mérite d'être rafraîchissant.

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Mission accomplie. Nick McDonell. Flammarion. 174 pages.