David Fitoussi nous avait donné un aperçu de son humour noir dans La bar-mitsva de Samuel. Il le pousse plus loin avec ce roman où les hommes sont aussi mollassons et sans envergure que les femmes sont cupides et castratrices.

Gabriel est un agent immobilier aux méthodes douteuses dans le début de la trentaine. Il rencontre Juliette, fraîchement débarquée du Lac-Saint-Jean, qui ne rêve qu'à se caser avec un homme riche comme toutes les femmes, selon lui.

Pour elle, tous les moyens sont bons pour l'attacher comploter, le menacer, tomber enceinte, alors qu'il cherche à l'éloigner en étant le plus déplaisant possible.

Ça pourrait être drôle, ce l'est parfois, mais cette vision sans issue (et sans amour) des relations hommes-femmes est si désolante qu'on n'a même plus envie de savoir comment David se sortira du pétrin.

Et quand le livre vire au choc des cultures lors d'un séjour dans la famille de sa promise, où tous les clichés sur les préjugés sur les Juifs y passent et sur les Québécois qui ont des préjugés, on décroche de ce roman bavard rempli de dialogues chargés quand dit-on: «Nous pourrions prendre un verre au bistro culturel le Va-et-Vient»? Déconnecté de la réalité et décevant.

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* * 1/2

Gabriel et Juliette. David Fitoussi. Marchand de feuilles. 183 pages.