Chuck Palahniuk est un écrivain provocateur, tant par ses sujets que par son langage, et son dernier roman, Snuff, ne déroge pas à ses habitudes. Une célèbre actrice porno, Cassie Wright, veut établir le record mondial du gang bang en baisant avec 600 hommes, mais la performance risque de mal finir...

Thriller polyphonique, Snuff est raconté par trois hommes résumés à des numéros: 72, jeune puceau convaincu d'être l'enfant de Cassie, 137, comédien qui espère faire un come-back et 600, acteur porno qui a initié Cassie à son univers. On y entend aussi Sheila, assistante de Cassie, qui n'a que mépris pour ces hommes entassés comme du bétail.

Le lecteur québécois de Snuff aura un lourd handicap: la traduction franchouillarde qui sape un langage qu'on devine cru, mais qui tombe à plat de ce côté-ci de l'Atlantique.

En effet, que signifient pour nous des expressions comme «branle-minous», «mouille-chagattes», «pilonne-bidoche» ou «frotte-haricots»?

Si on veut nous choquer, c'est raté, et c'était pourtant le but. Enfin, si le synopsis de Snuff est brillant, et que la description du monde de la porno est sans concession, Palahniuk peine à aller au-delà de la provocation.

_________________________________________________________________________

* * 1/2

Snuff. Chuck Palahniuk. Sonatine, 213 pages.