Max, de Sarah Cohen-Scali, est un livre dérangeant. Avant même d'en commencer la lecture. Lorsque les yeux tombent sur la couverture représentant un foetus portant un brassard nazi.

Le cauchemar continue dès les premières phrases, alors que la romancière prête sa plume, donne son «je», à un narrateur précoce et arrogant.

Il verra le jour dans quelques heures, le 20 avril 1936. Ce sera son premier exploit. Naître la journée de l'anniversaire d'Hitler.

Max, qui sera en fait baptisé Konrad, fait partie du programme «Lebensborn» initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis sont engrossées par de beaux et forts représentants de la race aryenne trouvés les rangs du III Reich. Elles mettront au monde des enfants destinés à régénérer l'Allemagne.

Sur près de 500 pages, Max raconte froidement ses neuf premières années de vie. Déroule ses aspirations et idées de grandeur. Crache sa haine des êtres inférieurs. Manipule et trahit. Pour la «cause».

Sarah Cohen-Scali a mené des recherches exhaustives avant de se mettre à l'écriture de Max. Le fruit de son travail est un peu monolithique mais surtout, provoquant. Insoutenable. Profondément triste. Et sûrement nécessaire.

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* * *1/2

Max. Sarah Cohen-Scali. Gallimard jeunesse, 471 pages (Dès 15 ans)