La couverture, qui affiche un dessin de Plantu, est accrocheuse. Le nom de l'auteur rappelle de grands romans, dont Le Tarbouche (1992), Le sémaphore d'Alexandrie (1994), La Mamelouka (1996) et, plus récemment, Une soirée au Caire (2010).

Malheureusement, rien ne précise qu'il y a un prérequis à la lecture de Billets. Pour apprécier ce livre, il faut avoir une bonne connaissance des rouages et des acteurs de la politique française.

Écrivain et journaliste, Robert Solé est entré au journal Le Monde en 1969. Cédant sans doute aux pressions de l'éditeur, il a sélectionné 180 des 1100 billets qu'il a écrits au quotidien entre 2006 et 2011. Chacun fait exactement trois paragraphes et 1100 caractères, espaces comprises.

S'il est vrai que rien ne change, et que l'actualité se ressemble étrangement d'une année à l'autre, ces billets sont tellement ancrés dans la réalité européenne - et surtout française - que leur propos demeure souvent étranger au lecteur québécois.

Malgré le fait que l'écriture de Solé soit toujours aussi efficace et que le billet, sorte de clin d'oeil à l'actualité, soit une forme peu utilisée, ce livre démontre les limites du genre et la temporalité de l'écriture journalistique. Vite un prochain roman de Solé.

Réservé aux fans inconditionnels de Solé, ce livre s'inscrit dans la veine des ouvrages d'humour du Seuil.

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Billets. Robert Solé. Seuil, 240 pages.