C'est l'histoire d'une famille comme il y en a beaucoup. Tricotée serré, mais pleine de déchirures.

Il y a Marc, le narrateur, qu'un accident a rendu inapte au travail. Son frère Karl, alcoolique, toxicomane, aux amours compliquées. Et leur soeur Marie, écrivaine qui n'écrit pas, militante, idéaliste, pleine de rancoeur.

Rivière-Sainte-Camille, le village où Marc et sa soeur habitent, est traversé par une rivière. Mais depuis peu, la Sainte-Camille est entravée par un barrage grâce auquel de riches vacanciers alimentent en eau un lac artificiel. Le lac gonfle, la rivière rétrécit, la canicule règne et la grogne populaire enfle.

Avec ses personnages bien campés, ce cinquième roman de l'auteur de L'enterrement de Lénine aurait pu être palpitant... si le dénouement n'avait pas été aussi prévisible. Et si l'écriture avait été moins relâchée: d'innombrables répétitions viennent déranger la lecture, tout comme les phrases boiteuses («même la musique, il ne semblait pas l'entendre. Aucune de ses mains, aucun de ses pieds ne battait la mesure»...) et le niveau de langage, qui se cherche désespérément. Mais il nous reste plus de cette histoire que quelques braises et du vent.

On retiendra la douleur des personnages, la grandeur du paysage, et l'originalité d'une histoire qui nous sort de la ville et de son bal des egos.

Quelques braises et du vent

Serge Bruneau

XYZ, 212 pages

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