Nicolas Bouvier fut un écrivain du voyage. Dès son premier livre, publié à compte d'auteur, L'usage du monde, on découvrit le voyageur pas pressé, le photographe, le poète, l'écrivain.

Et ce fut parti : des récits du bout du monde, d'Asie surtout, parfois truffés de photographies superbes, et des admirateurs partout ( y compris à Montréal, où il se promena aussi ) qui forment un clan, une tribu, une famille d'enthousiastes.

Tous les carnets de Bouvier ne sont pas encore publiés. Cela s'en vient. Par exemple ceux-ci, qui racontent les voyages au Japon en 1956, en 1960, en 1970, où le bon vieux Nicolas ( parfois accompagné de sa femme et de son fils ) nous conduit par la main et nous montre ce que sans doute peu de voyageurs ont pu voir : il y fallait sa présence, sa curiosité critique pour les femmes, les hommes et les moeurs d'un pays aussi secret qu'il est possible, que Bouvier parcourait lentement, posément, déchiffrant ce qu'il voyait en prenant des notes et des photos pour un futur livre, un autre, pas comme les autres.

Il n'a pas pu le terminer, c'est bien dommage. Mais ces notes éparses constituent une banquise de « blocs erratiques « notés dans ces carnets verts et noirs qu'il appelait ses «carnets gris « et que l'on peut lire avec le même ravissement que tout ce qu'il a écrit. Il disait que pour lui, il y avait un lien évident entre l'existence et l'écriture. Il semble que c'est exact, et il a mené les deux en parfaite communion.

CARNETS DU JAPON 1961-1970NICOLAS BOUVIER

GALLIMARD FOLIO

257 PAGES

13,95$

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