Des attaques très personnelles de Nick Rodwell, administrateur de la société qui gère l'oeuvre d'Hergé, envers des journalistes français et belges dans la section blogue du site officiel du célèbre «reporter à la houppe» ont déclenché lundi un tollé en Belgique.

«Rodwell dérape sur Tintin.com», a déploré sur son site le journal francophone Le Soir, dont l'article a suscité une centaine de réactions en quelques heures.

Sur le forum du journal, des internautes ont suggéré d'envoyer à Nick Rodwell des cartes postales avec, comme texte, l'une des insultes très fleuries du capitaine Haddock.

L'affaire, révélée par le quotidien flamand De Morgen souligne à nouveau les relations tumultueuses qu'entretient l'homme d'affaires britannique, mari de Fanny Vlamynck - veuve du célèbre auteur de BD - avec le monde des «tintinophiles».

La vindicte de Nick Rodwell est nourrie par les critiques formulées par ces journalistes contre sa gestion de l'héritage artistique du père de Tintin, notamment les mesures de protection très strictes érigées autour de l'oeuvre d'Hergé.

Dans plusieurs billets publiés ces derniers jours en français et en anglais sur Tintin.com, le patron de Moulinsart SA traitait de «menteur» un journaliste du quotidien parisien Le Figaro.

Il s'en prenait de façon plus virulente encore à un chroniqueur de la télévision française et à un de ses confrères de la chaîne publique belge RTBF, tous deux auteurs de nombreux ouvrages sur Tintin.

Ces propos «indignes» ont «profondément heurté l'ensemble des journalistes et collaborateurs de l'entreprise», a réagi dans un communiqué la RTBF, qui «se réserve le droit d'envisager les suites à donner à ces écrits d'une époque que l'on croyait révolue».

«Nick Rodwell ne supporte pas la critique quand elle n'est pas positive, mais ce n'est pas nouveau», a pour sa part souligné sur la RTBF Martine Simonis, secrétaire générale de l'Association des journalistes professionnels de Belgique.

Moulinsart SA n'était pas joignable lundi pour commenter ces écrits. Mais les textes à l'origine du scandale ont été supprimés du site en fin d'après-midi. Le site Tintin.com a ensuite annoncé la suspension du «blogue de Nick», a constaté l'AFP.

Mais le «beau-père de Tintin», comme l'a surnommé le site de la télévision privée RTL-TVI, n'entend pas s'excuser et se pose en victime.

«Dans un esprit d'apaisement, nous avons décidé de supprimer les textes contestés ainsi que leurs commentaires, trop souvent entachés de haine et de désir de nuire. Une bonne polémique, oui, un lynchage non», pouvait-on lire en fin de journée dans un communiqué publié par Tintin.com sous le titre: «Tant de haine...»