L'Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) a publié la semaine dernière les résultats d'un sondage auprès de ses membres qui illustrent à quel point le métier d'écrivain est précaire.

Pour la majorité des répondants (90 %), le revenu annuel n'atteint pas 25 000 $. Ces revenus sont constitués des redevances de livres neufs (ce qui ne correspond qu'à 10 % du prix de vente), des activités connexes (qui représentent 22 % des revenus) et des redevances provenant de la présence en bibliothèque et des droits de reproduction (12 %) de Copibec.

Or, de 2012 à 2014, les écrivains ont perdu 4 millions en redevances de Copibec, après une modification apportée à la Loi sur le droit d'auteur sous le gouvernement Harper, selon l'UNEQ.

La situation n'est guère plus reluisante dans le reste du pays, puisque l'UNEQ a reproduit les questions d'un sondage de la Writers' Union of Canada et que les différences de revenus sont minimes.

Mélikah Abdelmoumen, membre de l'UNEQ et auteure du livre Douze ans en France, explique la situation en ces termes: «Mon dernier livre, qui connaît un bon succès et une bonne reconnaissance, m'a coûté cinq ans de travail. Si j'en vends 1000 exemplaires (j'aurais de la chance, c'est un sacré bon chiffre au Québec), j'obtiendrai un revenu de moins de 2500 $ pour cinq ans de travail.»

Bref, vivre de sa plume au Québec est un rêve de plus en plus inaccessible.