Écrivaine et actrice, Louise Portal a publié 19 livres depuis le début des années 80. Elle vient de lancer Le journal de ma vie (éditions Druide), dans lequel elle accompagne ceux et celles qui voudraient prendre la plume pour écrire leur journal. «C'est bien beau, les courriels et les textos, mais c'est tellement important de retrouver l'écriture à la main», insiste-t-elle. Nous l'avons rencontrée chez elle, à L'Île-des-Soeurs.

Sur la table

Collages

«J'ai toujours fait des collages. C'est une manière pour moi de faire le focus. Les images sont dans mon champ de vision quand j'écris mon journal le matin, assise dans mon fauteuil. J'aime mieux être dans une position d'observation et de méditation pour écrire qu'assise à mon bureau, dans une posture plus rigide.»

Dossiers

«J'ai un dossier pour chaque projet en chantier. Là, j'en ai trois, dont peut-être un collectif. On verra. Je me fais des dossiers avec des collages parce que je suis visuelle, ça m'aide. J'écris toujours mon premier jet à la main, dans un carnet. Après, je retranscris à l'ordinateur.»

Roche

«Je crois qu'il y a une vibration dans chaque objet, comme dans cette roche que j'utilise comme presse-papier. J'adore cette matière et j'aime particulièrement les roches en forme de coeur. La graphiste s'est inspirée de mes vrais cahiers pour faire Le journal de ma vie. Il y a beaucoup de coeurs.»

Plumes

«Quand je n'ai pas ma cartouche de recharge pour ma plume, je suis malheureuse. J'ai de la misère à prendre n'importe quel stylo laissé dans une chambre d'hôtel. J'ai une plume que je possède depuis longtemps et une nouvelle plume à l'encre mauve, une couleur que j'adore, offerte par mon mari.»

Prix Génie

«Pendant des années, mes trophées ont été cachés dans le haut des armoires. J'ai sorti celui-ci, car je l'aime particulièrement. C'est le prix Génie reçu pour mon rôle de Diane dans Le déclin de l'empire américain. Ce film a changé ma vie. Denys m'a fait un cadeau incroyable en me confiant ce rôle.»

Photo IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Le bureau de Louise Portal

À l'extérieur de la table

Grand-maman Lisette

«J'ai adoré jouer grand-maman Lisette dans Paul à Québec. Ça m'a amenée à assumer mes cheveux blancs. J'hésitais avant, j'avais peur qu'on ne m'offre plus de rôles. Mais mon mari m'a dit: "Ton dernier grand rôle, c'est Lisette et ils t'ont mis une perruque grise." Et il avait raison.»

Autel à Pauline

«C'est un autel à la mémoire de ma soeur jumelle Pauline [morte en 2010]. Tous les matins, en me levant, après ma douche, je viens ici et j'allume un lampion. Puis, mon mari me prépare un café et j'écris mon journal. Je suis assise face au fleuve. C'est mon moment à moi.»

Ses carnets

«J'ai 109 carnets en ce moment, une cinquantaine ici et le reste que j'ai donné aux Archives nationales. J'ai commencé à écrire à 13 ans. J'ai moins écrit dans la vingtaine, puis dans la trentaine, j'ai écrit des chansons, j'ai fait quatre disques. Dans mes carnets, il y a des collages, des dessins, c'est très riche.»

Armoire aux amis défunts

«J'ai connu François Truffaut au début des années 70, il était venu présenter Le dernier métro à Montréal. Plus tard, je lui ai envoyé mon premier roman, Jeanne Janvier. Il m'avait écrit une très belle lettre. Après Cordélia, j'ai rêvé à lui. J'avais peur de ne plus tourner, mais il me rassurait. C'est mon ange.»

Photo IVANOH DEMERS, LA PRESSE

L'autel à la mémoire de sa soeur jumelle Pauline