Avec leur grand coeur, les plantes et les arbres nous donnent de l'oxygène, du bois et du papier. Voici un retour d'ascenseur bienvenu avec ces cinq belles publications qui honorent la flore, dont celle de Montréal, et son importance pour notre mieux-être, en prose, en images et en poésie.

Un herbier de Montréal 

Sous la direction de Bertrand Laverdure. La Pastèque. 84 pages.

Magnifique album dirigé par celui qui a été le Poète de la Cité, Bertrand Laverdure, cet herbier réunit les oeuvres de 16 poètes importants et celles de bédéistes reconnus. Chaque poème est accompagné d'illustrations des feuilles/fruits de la plante ou de l'arbre, suivi d'une courte description scientifique. La beauté de la chose est que les poètes ont joué le jeu à fond, s'appropriant leur plante sans dénaturer leur signature. Un recueil illustré qui rassemble des oeuvres de tels auteurs, Benoit Jutras, Martine Audet, Élise Turcotte, Denise Desautels, Michaël Trahan et Nicole Brassard notamment, ça ne court pas les plates-bandes ! Un bel hommage à la vraie nature de Montréal. 

Une île d'arbres

Bronwyn Chester. Traduit par Annie Pronovost. Marchand de feuilles. 288 pages.

Décédée en 2012, Bronwyn Chester a tenu une chronique hebdomadaire, portant sur les arbres de Montréal, dans The Gazette entre 2008 et 2011. Ce superbe petit livre illustré, paru en anglais en 2014, est sorti au printemps dernier en français. Dans une prose simple et personnelle, l'auteure nous donne une leçon d'histoire et de géographie en parlant de 50 arbres spécifiques situés dans des coins bien précis de l'île. Ce voyage à la rencontre des arbres est une quête noble et respectueuse d'une faune qui existait bien avant les premiers humains à Montréal. Le livre est annoté par l'éditeur de la disparue, Bryan Demchinski.

Forêts

Revue Estuaire no170. 144 pages.

Publié cet automne, le numéro 170 de la revue de poésie Estuaire s'intitule Forêts. Une dizaine de poètes se sont donc promenés pour aller «lire entre les branches» à la demande de la rédaction. Les Geneviève Blais, Sonia Cotten, Hélène Dorion, toino dumas, Véronique Cyr et Dominic Langlois, entre autres, en sont revenus avec des brindilles, des racines, des feuilles et des bouts d'écorce volubiles. Ils disent le présent, comme ils se souviennent, ils parlent de soi, comme de paix ou de mystère. Lisant dans la main/feuille des arbres, les poètes/devins font pousser une langue qui n'est pas de bois. 

Arbres en lumière

Michel Leboeuf, Alain Massicotte, François Reeves. Éditions Multimondes. 165 pages.

Un peintre, Alain Massicotte, un biologiste, Michel Leboeuf, et un cardiologue, François Reeves, vont jouer au bois. De leur amitié et leur respect mutuels de la forêt, ils tirent de superbes toiles et des textes inspirés qui abordent autant des questions esthétiques que philosophiques, artistiques que médicales ou sociologiques sur cette flore qui nous domine, sans nous menacer. L'ouvrage répond autant à des questions simples qu'il évoque des pratiques de santé publique comme le bain d'arbres au Japon. Une lecture vivifiante.

La vie secrète des arbres

Peter Wohlleben. Traduit par Corinne Tresca. Éditions Multimondes. 260 pages.

Ce best-seller mondial est, en fait, un livre sur le partage, l'amitié, la résilience et la survie, toutes des «valeurs» d'arbres dont nous pouvons tirer leçon. L'auteur est un garde forestier qui décrit simplement l'essentiel de la vie des arbres qui est invisible à l'oeil nu. Il parle de la sagesse de géants, souvent centenaires, passant leur vie à la même place et y trouvant toute leur nourriture. Sans rien détruire et en toute amitié avec leurs voisins. Plaidoyer pour le respect des arbres!

IMAGE FOURNIE PAR LA REVUE ESTUAIRE