Un nouveau prix voit le jour pour souligner l'excellence des livres publiés par les éditeurs francophones indépendants du Québec. Une manière d'honorer le travail des petits éditeurs qui luttent pour se faire une place dans un monde de géants.

«Nous voulons maintenant jouer dans la cour des grands et montrer que nous pouvons apporter un produit différent en misant sur notre liberté de création», lance avec conviction Marie Brassard, présidente de l'Alliance québécoise des éditeurs indépendants.

La création de ce prix s'inscrit dans ce désir de mettre en valeur les plus belles réalisations de la centaine de membres éditeurs de l'Alliance, mais aussi des autres petits éditeurs indépendants francophones du pays.

«Dans les années 1980, l'édition indépendante était jugée artisanale. Aujourd'hui, il y a un contrôle de qualité et tous ensemble, nous publions 200 livres par année. Avant, nous étions tous des petits joueurs, mais en additionnant nos efforts, nous avons le potentiel d'être un joueur important», affirme Mme Brassard.

L'Alliance québécoise des éditeurs indépendants décrit ses membres comme de petites entreprises ou des individus, qui publient un ou des ouvrages dans un contexte autonome en assumant eux-mêmes les coûts de leur projet, sans obtenir de subventions.

Si le fait de ne pas obtenir d'aide financière extérieure peut constituer un obstacle dans le long chemin menant à la publication d'un livre, Mme Brassard estime que cela a aussi ses avantages. Les éditeurs indépendants contribuent à enrichir la «bibliodiversité» québécoise, affirme-t-elle.

«Nous ouvrons la porte à de nouveaux genres, au contraire des grands éditeurs qui sont souvent campés dans des genres très typés. Ils vont opter pour un roman fantastique ou un recueil de poésie, alors que nous nous allons essayer des genres hybrides qui sortent des sentiers battus», explique-t-elle.

Il est plus facile aujourd'hui pour les éditeurs indépendants de voir leurs livres se retrouver sur les tablettes des librairies, grâce à une entente de distribution avec le diffuseur Benjamin Livre.

«Ça nous permet d'être dans plus de 200 librairies, en plus d'offrir nos livres en ligne. Mais on ne vise pas à faire des best-sellers. Nous sommes dans la dynamique de faire des produits différents et nous visons souvent des publics très ciblés», indique Mme Brassard.

Les éditeurs francophones indépendants, qu'ils soient membres ou non de l'Alliance, peuvent soumettre leur candidature à ces nouveaux prix. Au total, trois prix seront remis le 23 novembre dans le cadre du Salon du livre de Montréal.