Daniel Lemire a fait salle comble, hier midi, à l'auditorium de la Grande Bibliothèque de Montréal. Mais ce n'est pas l'humoriste qu'étaient venus écouter les spectateurs, c'est plutôt le lecteur venu présenter ses 12 livres au micro de Guy Berthiaume.

«Mes livres sont souvent cornés et pleins de tâches de nourriture!, a dit l'humoriste à la blague.Je ne suis pas du genre à les annoter, ce sont des objets vivants que j'aime faire circuler. Les beaux livres de table à café ne sont pas ma tasse de thé!» a-t-il ajouté.

S'il attend toujours avec impatience les livres signés par William Boyd (dont il suggère Comme neige au soleil), Daniel Lemire choisit la plupart du temps ses nouvelles lectures en parcourant les quatrièmes de couverture. «Je butine et feuillette beaucoup avant de me décider», a-t-il confié.

À travers sa sélection, Daniel Lemire a également fait un rapide retour sur sa carrière, avec Histoire de ma vie, l'autobiographie de Charlie Chaplin, qui lui a donné envie de devenir humoriste, ou Malavita, de Tonino Benacquista, un récit qui lui rappelle une certaine soirée à l'Olympia, au cours de laquelle Maurice «Mom» Boucher était venu le voir en plein sketch sur les Hells Angels.

Des propositions de lecture sous le signe du voyage avec Motel Blues, de Bill Bryson, et De Marquette à Veracruz, de Jim Harrison, mais aussi de l'humour avec Wilt prend son pied, du Britannique Tom Sharpe à la plume vitriolique, et Capitaine Fracasse, de Théophile Gautier, qui lui a redonné le goût de la lecture quand il avait 17 ans.

Daniel Lemire a délibérément choisi de soumettre au public des titres d'auteurs internationaux, en majorité britanniques et américains, mais aussi italiens (Chien de faïence d'Andrea Camilleri), pakistanais (Le bouddha de banlieue de Hanif Kureishi), et français avec Éric-Emmanuel Schmitt pour son roman La part de l'autre. «Imaginer la vie d'Hitler s'il avait été accepté aux beaux-arts, c'est le genre d'idée que j'aurais aimé avoir», a-t-il précisé.

L'humoriste est aussi amateur de romans sud-américains et suggère de découvrir L'homme qui aimait les chiens, de Leonardo Padura, et Le vieux qui lisait des romans d'amour, de Luis Sepúlveda.

Daniel Lemire, qui sera en spectacle au Théâtre Maisonneuve jeudi et vendredi, planche actuellement sur un livre de blagues qu'il espère publier à l'automne 2012.

«J'ai aussi un projet télé avec Jean-Pierre Plante, mon vieux complice, a-t-il dit. Il s'agit d'une émission de variétés qui parle de l'actualité, plutôt internationale et sociale, avec différentes chroniques qui permettraient de mettre la table pour faire connaître de jeunes artistes.»