L'Interallié, dernier grand prix littéraire de la saison en France, a été décerné mardi au Suisse Jean-Michel Olivier pour L'amour nègre, une fable acide et drôle sur un Africain adopté par des stars de Hollywood qui risque de perdre son âme dans le tourbillon d'une vie facile.

Le jury a choisi l'écrivain et journaliste genevois au 4e tour pour son roman publié aux éditions de Fallois, par six voix contre cinq à Claude Arnaud pour Qu'as-tu fait de tes frères? (Grasset).

Considéré comme l'un des meilleurs auteurs suisses de sa génération, Jean-Michel Olivier, né en 1952, a grandi à Genève où il a fait des études de lettres avant d'enseigner le français et l'anglais.

Fondateur de plusieurs revues culturelles, il publie également des critiques sur son site internet (www.jmolivier.ch) et son blogue (jmolivier.blog.tdg.ch). Il dirige depuis 2006 la collection Poche Suisse aux Éditions L'Âge d'Homme.

Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, romans, poésie et essais, souvent autour de la musique, de la photographie et de l'art contemporain.

Dans L'amour nègre, il raconte l'histoire du petit Moussa/Adam, né dans la misère en Afrique. À onze ans, il est échangé par son père contre une télé à écran plasma et adopté par un couple d'acteurs hollywoodiens, beaux, jeunes, riches et célèbres.

Adam découvre le glamour, le désoeuvrement et les paradis artificiels. Mais il multiplie les incartades. Pour le punir, le couple l'envoie chez un acteur qui vante les mérites d'une capsule de café. Ce double de l'acteur George Clooney - qui vante les arômes d'une marque de café dans une publicité largement diffusée à travers le monde - vit le plus souvent dans son archipel polynésien, en compagnie d'un gourou New Age.

Après un drame dont il n'est pas responsable, Adam s'enfuit dans un paradis asiatique où il fait la connaissance d'une banquière suisse adepte du tourisme sexuel. Elle le ramène à Genève. Là, il rencontre un homme qui lui apprend à se rendre indispensable auprès de dames esseulées.