L'écrivain et prix Nobel portugais José Saramago est décédé vendredi à l'âge de 87 ans sur l'île espagnole de Lanzarote (Canaries), a annoncé à l'AFP une porte-parole de sa maison d'édition en Espagne.

L'auteur de Le Dieu manchot, L'évangile selon Jésus-Christ, ou Le Radeau de Pierre, qui avait reçu le prix Nobel de littérature en 1998, vivait à Lanzarote depuis 1993 avec son épouse, la journaliste Pilar del Rio.

Il est mort vendredi «entouré de sa famille, des suites d'une défaillance organique multiple, après une longue maladie, partant d'une façon sereine et tranquille», a indiqué un communiqué de la Fondation José Saramago.

L'écrivain, hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années, notamment en raison de problèmes respiratoires, souffrait d'une leucémie, selon le quotidien El Mundo.

Né en novembre 1922 dans le village d'Azinhaga, au centre du Portugal, José Saramago a publié en soixante ans une trentaine d'oeuvres souvent polémiques, des romans mais aussi de la poésie, des essais et des pièces de théâtre.

Son dernier livre, Caïn, publié en 2009, raconte de manière ironique le récit biblique de l'assassinat d'Abel par son frère Caïn.

Lors de sa présentation, Saramago, un écrivain révolté qui se décrivait lui-même comme un «communiste libertaire», avait à nouveau créé la polémique en qualifiant la bible de «manuel de mauvaises moeurs».

En 1992, il avait fait scandale au Portugal avec L'évangile selon Jésus-Christ, où il dépeint Jésus perdant sa virginité avec Marie-Madeleine et utilisé par Dieu pour étendre sa domination sur le monde.

Saramago avait ensuite quitté son pays pour s'installer dans l'archipel espagnol des Canaries, où il est mort vendredi.

L'auteur de La caverne et de L'Aveuglement ou encore du Voyage de l'éléphant, très lu en Amérique latine, n'hésitait pas à dire ce qu'il pensait.

Il avait notamment qualifié en juin 2009 Silvio Berlusconi de «délinquant» et de «virus» dans une violente diatribe contre le chef du gouvernement italien après la publication de photos de femmes aux seins nus dans sa villa en Sardaigne.

Saramago avait aussi estimé fin 2008 que la crise économique qui débutait était un «crime financier contre l'humanité, qui devrait être jugé».