Le magazine culturel OVNI n'en est qu'à son troisième numéro, et déjà l'accoutumance se fait ressentir. Sa mise en page de plus en plus impeccable, son champ critique couvrant littérature, art et cinéma avec un équilibre et une pertinence qui en jettent, bref, le regard original que l'on retrouve là est un vent salubre que l'on souhaite respirer plus souvent.

La une est cette fois-ci illustrée par une photo de Nicolas Dickner, dont le plus récent roman Tarmac (Alto) a confirmé le talent indéniable. Après Mathieu Arsenault et Catherine Mavrikakis au front des deux premiers numéros, on peut dire qu'OVNI n'a pas peur de s'installer en vitrine avec pour seule carte de visite le regard perçant d'un écrivain.

Et si l'accent sur la littérature se fait sentir au fil de la lecture, il n'en demeure pas moins qu'OVNI est loin de n'être qu'une revue de littérature.

Parmi les textes les plus étonnants de cette nouvelle mouture, on retrouve un excellent article d'Érik Bordeleau sur l'artiste de performance chinois Zhu Yu, accusé de «crimes contre l'humanité» en raison de ses pratiques cannibales, de même qu'une entrevue sur l'autobiographie en bande dessinée, une lubie tout en couleur que «l'écrivain maison», Mathieu Arsenault, a suggérée à la bédéiste Iris.

Sans oublier la magnifique lettre que le dramaturge Olivier Choinière a envoyée au mois de mars dernier à l'intention des critiques de théâtre de Montréal, une perche tendue vers un renouvellement des relations entre l'art et la critique, auquel OVNI semble définitivement vouloir contribuer.

Lancement à la librairie Le Port de tête, ce soir dès 17 h.

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OVNI. Collectif. Le Quartanier, 72 pages, 12 $