Le collègue Marc Cassivi terminait récemment sa liste de suggestions - très sérieuses - de lectures d'été en demandant s'il n'y avait pas un Candace Bushnell qui traînait dans le coin.

Bonne nouvelle (pour lui?): oui, il y en a un. Et il est réussi. En fait, Cinquième Avenue est peut-être même le meilleur des romans de celle dont les écrits sont à l'origine des séries «Sex and the City» (meilleure que le livre) et «Lipstick Jungle» (aussi bancals l'un que l'autre, mais pour des raisons différentes).

Au coeur de cette comédie romantico-urbano-jet-setto-humoristique, le numéro 1 de la Cinquième Avenue, à New York. «Un splendide bâtiment en pierre gris pâle construit dans le style Art Déco».

Dans ses appartements, une faune familière à Candace Bushnell: des riches et des célèbres; et des «qui rêvent de le devenir». Une octogénaire chroniqueuse dans les journaux «people». Un écrivain «pulitzerisé» recyclé en scénariste hollywoodien. Une quadragénaire amère qui déverse son fiel sur son blogue et son mari romancier aussi beige qu'elle. Une mécène centenaire qui est l'âme de l'immeuble - jusqu'à sa mort... et le drame qui s'ensuit: son appartement, le fleuron du numéro 1, tombe entre les mains d'un couple qui ne fait pas l'unanimité en ces lieux.

Commencent alors des chassés et des croisés rarement amoureux, pleins de rebondissements amusants et de coïncidences un peu grosses, dans lesquels intervient aussi une belle provinciale aux dents longues et à la cervelle aussi légère que la jambe, qui a pris... Carrie Bradshaw comme modèle - mais n'en a compris et retenu que ce qu'elle pouvait bien. C'est-à-dire pas le plus édifiant.

Intéressant, ce regard cynique que Candace Bushnell porte ici sur les dommages collatéraux de Sex and the City.

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QUÊTES À NEW YORK. CINQUIÈME AVENUE. CANDACE BUSHNELL. ALBIN MICHEL, 448 PAGES, 29,95 $.