Si vous aimez le mystère, les rêves, le secret, et pour finir la mystification, vous aimerez sûrement ce roman où rien n'est vrai, rien n'est réel, du début à la fin, que l'immense et troublante imagination de l'auteur.

La narratrice, dont le nom restera inconnu, reçoit un coup de téléphone d'un certain Roland qui a été l'amant de sa mère, qui l'avait accompagnée durant des années après l'avoir vue naître et dont elle n'a eu aucune nouvelle depuis 10 ans. Ce fut, ce Roland, un grand psychanalyste, marié, père de deux filles, qui eut un accident cérébral et décida de se retirer dans un petit village, dans une maison située près de l'église. Roland est au bout du fil, il demande à la narratrice d'aller dans cette maison, car il a un secret à lui dire.

Le récit de six jours et six nuits dans ce lieu incertain nous parlera de rencontres, de promenades, de rêves, de cauchemars, et de cette maison dans les nombreuses pièces de laquelle apparaîtra une femme mystérieuse qui ressemble à un fantôme dont on ne peut voir le visage et qui surveille attentivement Roland. Celui-ci, aussi insaisissable qu'elle, déposera sur la table de nuit, chaque jour, un livre, un conte: Le Petit chaperon rouge, La Belle au bois dormant, Cendrillon... Chacune de ces lectures va rappeler quelque chose à notre narratrice. En particulier, ceux qu'elle a aimés, le frère, la grand-mère, les amants, la mère qui l'abandonna... et le père - dont on ignorera aussi l'identité (nous sommes entre fantômes, n'est-ce pas?). À la fin, nous saurons aussi le secret promis. Un roman onirique? Certainement. Réalistes s'abstenir. 

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LE CHEMIN DES SORTILÈGES

NATHALIE RHEIMS

Editions Léo Scheer, 180 pages, 27,95$

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