«Cet exercice est absolument inhumain», lance Jean-François Chassay, professeur, essayiste et romancier, au moment même de remettre «une» liste d'ouvrages parmi les plus marquants des 30 dernières années; romans étrangers, destinés à traverser les siècles, voire à devenir les «classiques» de demain.

Alors, oui, si l'on se risque, ici, la tête sur le billot, à dresser «une» liste des 10 ouvrages «extracanadiens» les plus marquants du dernier tiers de siècle, disons que... courage... courage... car les manques, les oublis (voire les exactions) y seront obligés, autrement... cette liste occupera vite tout le cahier Lectures, et ce, sans jamais s'essouffler.

La morale de cette histoire: peu importe ce que l'on vous dit de lire, lisez, c'est tout!

Si par une nuit d'hiver un voyageur

Italo Calvino, 1979, en Italie

Une confusion entre le lecteur réel et le lecteur fictif, «une expérience de lecture unique, un exercice de style complètement hallucinant» (Sébastien Rose); un «ouvrage contenant toute la modernité romanesque» (Paul Bélanger).

L'amour au temps du choléra

Gabriel Garcia Márquez, 1985

Vivre pour l'autre, rêver de l'autre, «pour la poésie» (Fabienne Larouche) et le «récit chaud et envoûtant d'une grande passion» (Sébastien Rose).

 

Le parfumPatrick Süskind, 1985

Puisque tout n'existe que par l'odeur, les phéromones, les arômes. «Un livre drôle et cauchemardesque à la fois», «un livre que l'on sent autant que l'on lit» (Patrick Senécal). «L'odeur et l'omnipuissance de celle-ci sur l'humain» (Ana Sokolovic).

Extinction

Thomas Bernhard, 1986

Pour la pourriture, la putréfaction, le long saignement; l'un des romans les plus forts et douloureux qui soient.

Beloved

Toni Morrison, 1987

Pour «l'engagement», simplement (Catherine Mavrikakis).

L'immortalité

Milan Kundera, 1990

Parce que «l'homme peut mettre fin à sa vie. Mais il ne peut mettre fin à son immortalité.» (Kundera).

American psycho

Bret Easton Ellis, 1991

Pour «l'écriture cannibale qui phagocytera la pub, les marques, l'oral et le cinéma» (Catherine Mavrikakis); ex-aequo avec James Ellroy, Le quatuor de Los Angeles (1987-1992) (qui comprend Le Dahlia noir, Le grand nulle part, L.A. Confidential et White Jazz) - Une oeuvre «qui a dévoyé, voire perverti, notre récente littérature. Ellroy a chambardé les notions du vrai et du faux en s'incluant lui-même, en tant qu'écrivain et personnage, comme témoin des faits et gestes d'une ville, d'une époque.» (Alain Fisette).

Outremonde

Don DeLillo, 1999

«Le dernier avatar du Great American Novel (Jean-François Chassay); ex-aequo avec Philip Roth, Pastorale américaine (1997) - Une »véritable allégorie de l'Amérique» (Sébastien Rose).

Le Mal de Montano

Enrique Vila-Matas, 2002

Pour «la construction romanesque éblouissante et l'intertextualité à la virtuosité phénoménale» (Julie Vincent).

La Route

Cormac McCarthy, 2006

Depuis «un certain cynisme» (Fabienne Larouche) et «parce que désormais la fin du monde ne pourra plus être prise à la légère» (Catherine Mavrikakis).

Ont été consultés: Paul Bélanger, professeur, poète et éditeur; Jean-François Chassay, professeur, essayiste et romancier; Alain Fisette, poète; Fabienne Larouche, auteure et productrice; Catherine Mavrikakis, professeure et romancière; Sébastien Rose, cinéaste; Marc Séguin, peintre; Patrick Senécal, romancier; Ana Sokolovic, compositrice, et Julie Vincent, dramaturge, professeure et metteuse en scène.

Beloved

Toni Morrison, 1987

Pour «l'engagement», simplement (Catherine Mavrikakis).

L'immortalité

Milan Kundera, 1990

Parce que «l'homme peut mettre fin à sa vie. Mais il ne peut mettre fin à son immortalité.» (Kundera).

American psycho

Bret Easton Ellis, 1991

Pour «l'écriture cannibale qui phagocytera la pub, les marques, l'oral et le cinéma» (Catherine Mavrikakis); ex-aequo avec James Ellroy, Le quatuor de Los Angeles (1987-1992) (qui comprend Le Dahlia noir, Le grand nulle part, L.A. Confidential et White Jazz) - Une oeuvre «qui a dévoyé, voire perverti, notre récente littérature. Ellroy a chambardé les notions du vrai et du faux en s'incluant lui-même, en tant qu'écrivain et personnage, comme témoin des faits et gestes d'une ville, d'une époque.» (Alain Fisette).

Outremonde

Don DeLillo, 1999

«Le dernier avatar du Great American Novel (Jean-François Chassay); ex-aequo avec Philip Roth, Pastorale américaine (1997) - Une »véritable allégorie de l'Amérique» (Sébastien Rose).

Le Mal de Montano

Enrique Vila-Matas, 2002

Pour «la construction romanesque éblouissante et l'intertextualité à la virtuosité phénoménale» (Julie Vincent).

La Route

Cormac McCarthy, 2006

Depuis «un certain cynisme» (Fabienne Larouche) et «parce que désormais la fin du monde ne pourra plus être prise à la légère» (Catherine Mavrikakis).

Ont été consultés: Paul Bélanger, professeur, poète et éditeur; Jean-François Chassay, professeur, essayiste et romancier; Alain Fisette, poète; Fabienne Larouche, auteure et productrice; Catherine Mavrikakis, professeure et romancière; Sébastien Rose, cinéaste; Marc Séguin, peintre; Patrick Senécal, romancier; Ana Sokolovic, compositrice, et Julie Vincent, dramaturge, professeure et metteuse en scène.