C’est avec un plaisir renouvelé que l’on retrouve la prose éthérée et poétique de l’Islandais Gyrðir Elíasson, que nous fait découvrir La Peuplade depuis 2017.

Requiem est un roman sublime, d’une grande délicatesse, qui complète le triptyque sur la solitude et la création artistique entamé avec Au bord de la Sandá et La fenêtre au sud. Avec une plume aux accents oniriques qui rappelle celle d’Auður Ava Ólafsdóttir, le romancier nous transporte dans ses réflexions sur l’existence et sur l’art, sur la mort, également, ainsi que sur l’absence de désir pour la vie en société.

Jónas est un rédacteur publicitaire qui a choisi de s’isoler, le temps d’un été, dans une maison de campagne loin de chez lui et de sa femme, de qui il s’est lentement éloigné au fil des années. Depuis qu’il est tout petit, il « entend des notes » à travers tout ce qui l’entoure et couche dans un petit carnet ces mélodies qui s’invitent inopinément à son oreille. Cette retraite est l’occasion pour lui de composer sans frein, au gré de ses envies, même si personne n’entendra jamais ses œuvres. Dans cet antre qu’il s’est créé, c’est là qu’il trouvera ce qui le comble réellement et qu’il se dévoilera enfin à lui-même – un artiste qui n’a besoin que de son art pour vivre.

Requiem

Requiem

Traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson

La Peuplade
184 pages

7/10