Deux fois par mois, une personnalité publique nous confie quelles sont ses lectures du moment. Cette semaine, l’animatrice et chroniqueuse Eugénie Lépine-Blondeau, qui vient de cofonder le bar à vin et studio L’idéal.

Là où je me terre

« C’est un livre que j’ai terminé tout récemment parce que j’animais pendant les Fêtes à Radio-Canada et j’ai reçu [Caroline] avec son frère, Nicolas Dawson. Ma grande amie m’en avait parlé l’été dernier, mais je n’avais pas encore eu le temps de m’y plonger. Je me suis arrêtée plusieurs fois pendant la lecture tellement je trouvais que sa plume était formidable. […] J’étais sensible à l’idée de lire une autre réalité que la mienne ; je pense que quand on est une personne blanche née au Québec de parents nés au Québec, c’est un grand exercice d’humilité de lire ce livre. Il y a aussi beaucoup de références qui sont celles de ma génération ; ça m’a replongée au primaire, au secondaire… Ça m’a extrêmement émue. »

Là où je me terre

Là où je me terre

Éditions du remue-ménage

Bâtons à message – Tshissinuatshitakana

« Je dois avouer que je suis arrivée très tard à la poésie. J’ai toujours eu une fascination pour [ce genre], mais bien humblement, je pensais que je ne savais pas le décoder. Mon accès s’est fait par des personnages que je trouvais plus grands que nature… Josée Yvon, par exemple. [Bâtons à message et Pomme Grenade, d’Elkahna Talbi] sont tous les deux sur ma table de chevet, mais ils sont totalement différents. Je les lis avant d’aller me coucher parce que je suis souvent épuisée après de longues journées à la radio, donc ça me permet de m’endormir avec des réflexions dansantes et chantantes. Et si je veux faire de beaux rêves, je me tourne vers la poésie de Joséphine Bacon, qui est tellement éthérée. »

Bâtons à message – Tshissinuatshitakana

Bâtons à message – Tshissinuatshitakana

Mémoire d’encrier

Eye to Eye : Portraits of Lesbians

« Joan E. Biren a 77 ans aujourd’hui, c’est une pionnière. Le livre a été publié en 1979, puis réédité en 2021. C’est mon amie Florence Gagnon, qui est à la tête du magazine LSTW, le seul magazine lesbien au Canada, qui [m’en a parlé]. JEB ne s’alignait pas du tout pour être photographe et portraitiste… Puis tranquillement, elle s’est impliquée dans des mouvements féministes assez radicaux et elle s’est rendu compte que les femmes lesbiennes étaient totalement invisibilisées. Elle a commencé à prendre des photos du quotidien des femmes qui l’entouraient et des couples. Elle embrassait des principes qui étaient vraiment intersectionnels, féministes et queers, qui témoignaient de la réalité de toutes sortes de femmes. »

Eye to Eye : Portraits of Lesbians

Eye to Eye : Portraits of Lesbians

Anthology Editions