Le feu est pris. Mais devant l’incendie, les réactions sont multiples. Prise de parole, maison d’édition franco-ontarienne, a demandé à 12 auteurs et autrices francophones de partout au Canada de s’éloigner des discours écologistes pour aller dans la confidence. « La militante Greta Thunberg nous demande de paniquer ; nous avons tordu l’injonction pour en faire une question : où se loge la panique en vous ? », explique la directrice du collectif, Catherine Voyer-Léger, en introduction d’En cas d’incendie, prière de ne pas sauver ce livre.

Le degré de panique est inégal et, en ce sens, l’essai est intéressant parce que diversifié. La Montréalaise Ouanessa Younsi, psychiatre et poétesse, signe une lettre à son fils dans laquelle elle invite à (re)découvrir la nature, à la nommer et à la chérir. C’est l’un des textes les plus réussis du recueil, avec celui de l’acteur et dramaturge Dave Jenniss, qui suit la trace de ses ancêtres autochtones sur leur territoire du Bas-Saint-Laurent, et celui de la traductrice Sonya Malaborza, qui nous entraîne à la découverte de l’aster du golfe Saint-Laurent, plante menacée et fragile.

On retrouve aussi dans ce recueil le rappeur et slameur Le R Premier (de son vrai nom Christian Djohossou) et le jouet-robot de son enfance au Bénin, point de départ d’une réflexion sur les biens matériels ; Ying Chen, qui traite d’isolement et d’autosuffisance ; ainsi que Céleste Godin et Jonathan Roy, qui traitent de leurs contradictions.

Comme cela arrive parfois dans les œuvres collectives, la qualité et la profondeur des textes varient beaucoup. Ramener sur le plan personnel une problématique aussi vaste que les changements climatiques et d’en parler de façon nouvelle est un défi, que certains ont su mieux relever que d’autres.

IMAGE FOURNIE PAR PRISE DE PAROLE

En cas d’incendie, prière de ne pas sauver ce livre, sous la direction de Catherine Voyer-Léger

En cas d’incendie, prière de ne pas sauver ce livre
Collectif, sous la direction de Catherine Voyer-Léger
Prise de parole
98 pages
★★★