Cela faisait presque 10 ans que Bryan Perro n’avait pas écrit pour les enfants. Les deux premiers tomes de La légende marvinienne, qui arriveront sur les tablettes des librairies le 23 novembre, montrent que Perro n’a rien perdu de ce talent qu’il a de parler aux jeunes, une sensibilité qui a fait de lui l’un des écrivains québécois les plus lus de la planète.

Science-fantaisie

Bryan Perro imagine les aventures de ses personnages à travers le prisme de la fantaisie, même quand elles sont ancrées dans le concret. C’est le cas avec La légende marvinienne, qui est campée dans notre univers connu – notre contemporanéité est en fait l’élément clé de la nouvelle série jeunesse de Bryan Perro. L’auteur de 53 ans utilise en fait la dynamique du voyage dans le temps pour virer son prisme à l’envers, analysant à sa source les manifestations fantastiques propres aux croyances d’une autre époque. Ce qui permet de réjouissants passages anachroniques qui ont toutes les chances de faire mouche auprès des jeunes lecteurs.

Le roman

La trame principale du roman s’articule autour de Marvin, un jeune Nord-Américain de 14 ans amateur de football qui se retrouve propulsé dans ce qu’on comprend être l’Angleterre du haut Moyen Âge. Armé des manuels scolaires qu’il avait dans son sac à dos quand il a été transporté 1500 ans plus tôt, le jeune ado arrive à faire sa place dans ce monde brutal grâce à son imagination, sa débrouillardise, ses connaissances avant-gardistes et quelques outils du XXIsiècle, notamment son BMX, qui a fait le voyage avec lui. C’est ainsi qu’il devient Marvin le Calcinateur, sa maîtrise de certains éléments naturels faisant de lui un véritable mage pour qui ignore ses secrets bien ancrés dans la science.

Les personnages

Comme dans Amos Daragon, Bryan Perro a pris le soin de créer quelques personnages secondaires aux contours bien définis. Perlesvaus le Nice n’est d’ailleurs pas sans rappeler le bon Béorn. Dandrane, la sœur jumelle de ce dernier, provoquera quant à elle quelques réactions propres à l’adolescence chez notre jeune héros Marvin, finement décrites par Bryan Perro. On trouve aussi le bien nommé alchimiste Hermès-Trimégiste, qui comprendra le premier d’où vient vraiment le jeune « mage ». Autour d’eux gravitent évidemment quelques personnages plus inquiétants, la finale du premier tome réservant une surprise de taille qui met la table pour la suite des aventures – Perro récupère ici très habilement certains éléments de la mythologie européenne.

Références et anachronismes

L’auteur s’amuse aussi en exposant le fossé qui existe entre notre langage et celui parlé il y a plus de 1000 ans – c’est peut-être un tantinet appuyé pour le lecteur adulte, mais c’est généralement drôle et ce n’est pas sans rappeler certaines scènes cultes du film Les visiteurs. Perro utilise aussi les références au Moyen Âge pour glisser quelques éléments de réflexion par rapport à notre propre réalité, exposant aux jeunes les bienfaits, mais aussi quelques travers de notre société moderne, tout en conservant un ton bon enfant.

Lecteur cible

Voilà pourquoi on estime que le lecteur qui raffolera de La légende marvinienne sera un peu plus âgé que celui qui a grandi avec Amos Daragon. N’empêche, la lecture du livre est facile, tout coule de source, Bryan Perro connaît son art. D’ailleurs, les jeunes et les moins jeunes pourront discuter directement avec l’auteur au prochain Salon du livre de Montréal, du 25 au 28 novembre. Tous les détails au www.salondulivredemontreal.com/evenements/bryan-perro-en-dedicaces.

La légende marvinienne – Le Calcinateur entre en scène

La légende marvinienne Le Calcinateur entre en scène

Éditions Scarab

187 pages