Coates, Powers, Cline… De grands noms de la littérature étrangère nous arrivent enfin en traduction à l’occasion de cette rentrée automnale. Nous avons choisi 10 titres qui se détachent dans cette profusion de sorties de livres.

La danse de l’eau

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La danse de l’eau, de Ta-Nehisi Coates

Très connu pour ses essais, ses longues analyses dans le magazine The Atlantic et sa série Black Panther chez Marvel, Ta-Nehisi Coates a publié son premier roman, The Water Dancer, en 2019. L’histoire du jeune Hiram Walker et de ses pérégrinations à travers l’Amérique nous arrive enfin en traduction française. Ça parle d’esclavage, de racisme, de mouvements civiques, de transmission familiale… Pas surprenant qu’Oprah Winfrey, qui produit l’adaptation cinématographique avec Brad Pitt, s’y soit intéressée.

Ta-Nehisi Coates, traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Demarty, Fayard. Sortie prévue : septembre

Notre part de nuit

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Notre part de nuit, de Mariana Enriquez

Roman d’initiation de l’Argentine Mariana Enriquez, Notre part de nuit arrive précédé de critiques dithyrambiques. Il raconte l’histoire du jeune Gaspar sur une période de 25 ans, histoire qui se déroule dans l’Angleterre des années 1970 et l’Argentine des années 1980. En arrière-plan d’un récit familial particulier qui inclut aussi bien Gaspar que son père Juan et des grands-parents riches et inquiétants, c’est toute une histoire sociale, politique et économique que l’auteure nous raconte.

Mariana Enriquez, traduit de l’espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet, Éditions du sous-sol. Sortie prévue : septembre

Il était une fois à Hollywood

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Il était une fois à Hollywood, de Quentin Tarantino

On voit souvent des romans adaptés pour le cinéma, mais le contraire est moins fréquent. C’est ce que nous propose le réalisateur de Reservoir Dogs et Pulp Fiction avec ce premier roman inspiré librement du film éponyme. Pas de surprise du côté de l’intrigue, donc : on retrouvera Rick Dalton, acteur de western, et son comparse Cliff Booth à Los Angeles, à la fin des années 1960. On a hâte de découvrir le style Tarantino à l’écrit.

Quentin Tarantino, traduit de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard, Fayard. Sortie prévue : septembre

Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes

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Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes, de Lionel Shriver

Depuis Il faut qu’on parle de Kevin, Lionel Shriver est un nom qui compte en littérature. Et on peut dire que cette romancière ne s’est pas installée confortablement dans un style : elle nous surprend à chaque titre par ses thèmes toujours originaux et différents. Son dernier raconte l’histoire d’un couple de personnes âgées dans la soixantaine, Remington et Renata, dont l’existence sera troublée par le changement radical de Remington. En effet, l’homme surprend sa conjointe en lui annonçant qu’il souhaite courir un marathon, lui qui n’a jamais fait d’exercice de sa vie. Cette nouvelle passion le changera profondément, au grand déplaisir de Renata.

Lionel Shriver, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurence Richard, Belfond. Sortie prévue : septembre

Sidérations

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Sidérations, de Richard Powers

Un tandem père-fils avec en toile de fond une Amérique perturbée sur les plans politique et climatique : au départ, la trame du nouveau roman de Richard Powers rappelle The Road de Cormac McCarthy. Mais là s’arrête la comparaison. Theo, un astrobiologiste, est veuf et élève seul son fils de 9 ans. Ce père doit faire face aux problèmes de comportement de son enfant. Il refuse la médication et opte plutôt pour un traitement de neurofeedback. À mi-chemin entre la critique sociale et la science-fiction, ce roman scrute notre place dans le monde et notre lien avec la nature qui nous entoure.

Richard Powers, traduit de l’anglais (États-Unis) par Serge Chauvin, Actes Sud. Sortie prévue : septembre

Shuggie Bain

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Shuggie Bain, de Douglas Stuart

Le premier roman de l’Écossais Douglas Stuart a tout de suite été remarqué, remportant le prestigieux prix Booker l’an dernier. Shuggie Bain est l’histoire de Shuggie, l’un des trois enfants d’Agnes, une femme abandonnée par son mari et qui élève ses trois enfants dans une ville minière d’Écosse. Une histoire qui parle de descente aux enfers, de pauvreté, mais aussi de fierté. Et qui n’est pas sans rappeler Les cendres d’Angela, de Frank McCourt.

Douglas Stuart, traduit de l’anglais (Écosse) par Charles Bonnot, Globe. Sortie prévue : août

Ce que Frida m’a donné

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Ce que Frida m’a donné, de Rosa Maria Unda Souki

Une exposition à venir est un prétexte pour l’auteure à réfléchir à son lien avec la peintre Frida Khalo, à qui elle a consacré cinq ans de sa vie. C’est aussi une occasion pour Rosa Maria Unda Souki d’explorer ses origines – elle est née au Venezuela – ainsi que ses liens familiaux et le chemin qui l’a menée à Paris, où elle habite désormais. Un récit introspectif, donc, doublé d’une réflexion sur la création et illustré par les dessins de l’auteure. Les admirateurs de Frida Khalo seront comblés.

Rosa Maria Unda Souki, traduit de l’espagnol (Venezuela) par Margot Nguyen Béraud et l’auteure, Éditions Zulma. Sortie prévue : août

Lorsque le dernier arbre

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Lorsque le dernier arbre, de Michael Christie

Le titre de ce premier roman du Canadien Michael Christie donne un peu froid dans le dos tellement il fait écho à nos angoisses climatiques. Car oui, il est question d’une nature menacée dans cette fresque familiale qui s’étend sur un siècle et qui raconte les tribulations de la famille Greenwood, une famille américaine qui, comme tant d’autres, croule sous les secrets et les non-dits. Ce roman a, entre autres, été en lice pour le prix Giller, en plus de figurer sur la liste CBC des meilleurs livres, en 2019.

Michael Christie, traduit de l’anglais (Canada) par Sarah Gurcel, Albin Michel. Sortie prévue : septembre

Rends-moi fière

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Rends-moi fière, de Nicole Dennis-Benn

Un premier roman remarqué qui nous transporte en Jamaïque, où l’on suit le parcours de Dolores et de ses deux filles, Margot et Thandi. Les deux jeunes filles rêvent d’une vie meilleure que celle de leur mère qui vend des souvenirs sans valeur aux touristes en visite dans leur petit village. L’auteure nous parle de classes sociales, d’aspirations ainsi que de l’impact du tourisme de masse dans des pays qui en dépendent pour vivre.

Nicole Dennis-Benn, traduit de l’anglais (Jamaïque) par Benoîte Dauvergne, Éditions de l’Aube. Sortie prévue : septembre

Daddy

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Daddy, d’Emma Cline

Il ne s’agit pas d’un roman, mais bien d’un recueil de 10 nouvelles par l’auteure de The Girls et de Harvey. L’excellente Emma Cline, qui excelle à décrire la condition humaine, y aborde des thèmes très contemporains comme la masculinité, la violence et les points de rupture dans une relation qui peuvent faire basculer le cours d’une vie. Elle aborde aussi les relations familiales et hommes-femmes. Dire qu’on a hâte de la lire est une litote.

Emma Cline, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Esch, Quai Voltaire. Sortie prévue : octobre