(Paris) La primo-romancière libanaise Dima Abdallah a reçu lundi le prix Envoyé par La Poste, qui récompense un premier roman, pour son livre Mauvaises herbes, récit bouleversant d’une enfance durant la guerre civile et magnifique histoire d’amour entre une petite fille et son père.

Publié chez Sabine Wespieser, le roman sort en librairie jeudi. Le prix, doté de 2500 euros (3900 $), sera remis à la lauréate, âgée de 43 ans, le 8 septembre lors d’une cérémonie au Musée de La Poste.

Le roman débute en 1983, année où la guerre civile qui déchire alors le Liban, atteint son paroxysme. Alors que les bombes s’abattent sans répit sur Beyrouth, la jeune narratrice ne craint rien, certaine d’être à l’abri de tout grâce à « son géant ».

Ce « géant » (aux pieds d’argile), c’est son père. Cet intellectuel, qui a le tort de n’être d’aucune faction ni d’aucun parti, a le don de rassurer sa fille en lui transmettant son amour des plantes...

L’année des 12 ans de l’enfant, la famille s’exile, sans le père, à Paris. Collégienne brillante, jeune femme en rupture de ban, mère à son tour, la narratrice soigne sa mélancolie en se réfugiant auprès des arbres, des fleurs et de ses chères adventices, des mauvaises herbes qu’elle se garde bien d’arracher.

Le roman alterne les voix de l’enfant et du père. Au fond, se demande le lecteur, qui protège qui ? L’enfant et le père ont autant besoin l’un de l’autre.

Archéologue de formation, spécialisée dans l’Antiquité tardive, Dima Abdallah est la fille du poète Mohammed Abdallah et de la romancière Hoda Barakat. Le livre se termine avec un poème lumineux de Mohammed Abdallah « Au plus loin... Au plus profond » traduit de l’arabe par Dima Abdallah. On sort de sa lecture ému aux larmes.

L’an dernier, le prix Envoyé par La Poste avait été attribué à Anne Pauly pour Avant que j’oublie (Verdier), distinguée ensuite par le prix du Livre Inter.