Il y a beaucoup d’amour et d’amitié dans ce roman costaud. Entre hommes, entre frère et sœur, entre parents et enfants. Amour de l’art aussi.

Entre Chicago, au milieu des années 1980, et Paris en 2015, l’action met en scène Yale, jeune homosexuel militant, et Fiona, sœur de son meilleur ami Nico, mort. Chacun, à 30 ans de distance, cherche ses repères dans la vie. Deux histoires qui se font parfaitement écho à travers une intrigue au dénouement plutôt heureux. Deux histoires qui se déclinent à travers le sous-thème, parfaitement maîtrisé, de la richesse de l’art dans nos vies. On relève aussi un questionnement sur notre rapport au temps, surtout lorsqu’il est compté. C’est l’histoire de Yale qui est centrale dans cette œuvre. Avec beaucoup d’acuité, l’auteure expose tous les questionnements intérieurs de ce jeune homme vivant cette période trouble des premières années du sida. Passer le test ? Ou non ? Le dire à son partenaire ? Ou non ? Comment prendre sa place dans une société où non seulement on vous juge pour votre orientation sexuelle, mais on vous craint aussi parce que vous êtes porteur d’une terrible maladie. Mais comme le titre l’indique, il y a quand même des moments de joie et d’espoir.

Les optimistes
Rebecca Makkai
Les Escales
554 pages
★★★½