Le deuxième roman de Jean-Pierre Gorkynian (Rescapé) nous fait connaître Shams, un ado en colère récemment débarqué à Montréal en provenance d’Alep, en Syrie.

Oui, Alep, ville de la guerre et de la mort. Le jeune homme a du mal à s’adapter à la réalité de l’hiver québécois, pendant qu’une partie de sa famille vit toujours là-bas, dans le danger.

Lui qui a appris tôt à se battre pour survivre, se met dans le pétrin lors d’une bagarre à l’école. Il se brouille avec sa copine et n’a plus comme seul ami qu’un marginal comme lui.

Même si certaines scènes s’étirent et, qu’ailleurs, Jean-Pierre Gorkynian tourne les coins ronds, l’auteur utilise une langue riche et imagée, semant humour cinglant et réflexions intéressantes au passage.

Le récit des horreurs d’Alep est souvent poignant. Tireur embusqué décrit bien la peur et la douleur d’une vie passée sous les bombes, tout en nous confrontant à notre confort nord-américain.

Cette tragédie d’un enfant de la guerre, qui ne se sentira probablement jamais chez lui nulle part, fait œuvre utile.

★★★½

Tireurs embusqués, de Jean-Pierre Gorkynian, Mémoire d’encrier, 264 pages.