Des auteurs bien établis et quelques nouveaux noms occuperont notre hiver en lecture dans les romans québécois. Voici notre sélection des 10 romans à ne pas manquer cette saison.

Ténèbre

Paul Kawczak
La Peuplade
23 janvier

Qu’ont en commun un géomètre mandaté par le roi des Belges pour aller tracer les frontières du Congo en pleine période de colonialisme européen en Afrique, les « poètes maudits » Baudelaire et Verlaine et un Chinois maîtrisant le fin art de la découpe humaine ? Ces personnages se croisent tous dans Ténèbre, un roman teinté de réalisme magique qui s’annonce comme la surprise de cette rentrée québécoise. Paul Kawczak, un jeune auteur né en France qui vit désormais au Québec, signe ici un premier roman aussi terrifiant que sublime, qui ne laissera personne indifférent.

Diane demande un recomptage

IMAGE FOURNIE PAR L’ÉDITEUR

Marie-Renée Lavoie
XYZ
29 janvier

Dans Autopsie d’une femme plate, Diane, 48 ans, se faisait larguer par son mari Jacques pour une femme plus jeune. Avec Diane demande un recomptage, on retrouve l’héroïne à la vive répartie et au sens de l’humour acéré un an plus tard, alors qu’elle a acheté un duplex avec sa grande amie Claudine et tente de se refaire une vie, à grands coups de verres de vin. Une suite loin d’être plate, portée par la plume assez désopilante de Lavoie, qui n’en aborde pas moins pour autant des sujets sensibles.

Absence d’explosion

IMAGE FOURNIE PAR L’ÉDITEUR

Thomas O. St-Pierre
Leméac
12 février

Avec Absence d’explosion, le romancier Thomas O. St -Pierre – qui avait aussi signé l’essai Miley Cyrus et les malheureux du siècle en 2018 – propose un quatrième roman qui s’annonce comme le plus abouti de son corpus. Il continue à y fouiller de façon presque chirurgicale les interstices de la psyché humaine et les motivations qui sous-tendent les actions de chacun, cette fois à travers une série de chapitres où alternent les personnages fictifs, tous professeurs ou étudiants à La Faculté, et historiques, alors que Cioran, Socrate et Tolstoï sont conviés par l’ancien professeur de philosophie.

Il préférait les brûler

IMAGE FOURNIE PAR L’ÉDITEUR

Rose-Aimée Automne T. Morin
Stanké
19 février

Avec Ton absence m’appartient, Rose-Aimée Automne T. Morin, journaliste de métier qu’on connaît comme chroniqueuse à la télévision et à la radio, auscultait son enfance et sa relation hors norme avec son père, tout aussi hors norme. Elle part de ce matériel pour construire son premier roman, une autofiction qui nous amène à la rencontre de Fauve, son alter ego fictif, et de son père, un hédoniste affirmé qui, se sachant condamné par un cancer, fait de sa fille unique son projet.

Trois réveils

IMAGE FOURNIE PAR L’ÉDITEUR

Catherine Perrin
XYZ
26 février

Pour son tout premier roman, l’animatrice Catherine Perrin plonge dans un univers qu’elle connaît bien : celui de la musique classique. On y suit le parcours d’Antoine, qui joue du hautbois, depuis le Conservatoire de musique. Mais cette prémisse sert à aborder un sujet sensible, celui de la maladie mentale, alors que le musicien connaît un premier épisode maniaque qui le mènera à la psychose. Un récit empli d’humanité et de sensibilité, qui mêle enjeux sociaux et art, et où la musique sert de pilier à la survie.

Petites-Cendres ou la capture

PHOTO CAROL TEDESCO, ARCHIVES LA PRESSE

Marie-Claire Blais

Marie-Claire Blais
Boréal
3 mars

Marie-Claire Blais est de retour avec un nouveau roman qui, comme son titre l’indique, renoue avec un des personnages de son ambitieuse série romanesque Soifs, Petites Cendres, qui tente de sauver un sans-abri noir ayant maille à partir avec un policier blanc. On y retrouve les motifs qui ont ponctué Soifs, soit l’utilisation de longues phrases d’où émerge une galerie de personnages et à travers lesquels surgissent des situations évoquant des sujets chauds d’actualité comme la violence policière ou la transsexualité. Le tout, dans un « petit format » qui s’annonce plus intime.

Pas même le bruit d’un fleuve

IMAGE FOURNIE PAR L’ÉDITEUR

Hélène Dorion
Alto
3 mars

En 2019, l’autrice Hélène Dorion a reçu le prix Athanase-David pour sa contribution remarquable à la littérature québécoise. Celle qui a publié son premier livre en 1983 nous revient avec un nouvel opus. On y suit le personnage d’Hanna qui amorce une quête le long du fleuve Saint-Laurent, jusqu’à Kamouraska, afin de comprendre qui était sa mère, récemment décédée et absente de sa vie. Ce faisant, au gré des marées parfois violentes, elle retrouvera les traces de son passé, et des tragédies qui l’ont façonné. Un récit empreint de poésie, de miracles et de mystères.

L’Œil de Jupiter

IMAGE FOURNIE PAR L’ÉDITEUR

Tristan Malavoy
Boréal
17 mars

Pour son deuxième roman, Tristan Malavoy nous entraîne dans un récit qui croise deux époques, qui ont pour toile de fond La Nouvelle-Orléans, ses fantômes et ses sortilèges. D’un côté, on suit un professeur de cégep qui largue tout et se retrouve à La Nouvelle-Orléans, où il rencontre Ruth, une femme mystérieuse protégeant ses secrets. Le roman s’attarde parallèlement à Anne, une jeune femme échouée en Louisiane à la fin du XVIIIe siècle après avoir échappé à la révolution de Saint-Domingue. Au gré des errances des personnages se déploieront leurs destins insaisissables, comme les courbes sinueuses du Mississippi.

Jenny Sauro

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Séguin

Marc Séguin
Leméac
18 mars

Le printemps amènera dans son sillage un tout nouveau Marc Séguin, cet artiste touche-à-tout à qui tout semble réussir. Ce quatrième roman s’intéresse cette fois au deuil et aux traces que laissent les absents, alors que Jenny, la serveuse du seul restaurant de North Nation, meurt en sauvant son fils de la noyade. En évoquant à travers divers personnages et points de vue les moments de son existence, reflétant le tout dans le spectacle des glaces portées par le gel et le dégel, Séguin pose la question de l’existence au-delà des frontières corporelles.

Les crépuscules de la Yellowstone

IMAGE FOURNIE PAR L’ÉDITEUR

Louis Hamelin
Boréal
7 avril

Ce nouvel ouvrage de Louis Hamelin suit les traces de John James Audubon, un célèbre naturaliste qui s’embarque en 1843 pour sa dernière expédition afin de capturer le plus grand nombre de spécimens possible pour son livre sur les quadrupèdes vivipares d’Amérique. Mais le roman raconte surtout ce pan de continent alors vierge et luxuriant, domaine des Indiens et des trappeurs, sur lequel Hamelin juxtapose la réalité actuelle, alors que l’auteur s’engage dans sa propre épopée sur les traces d’Audubon jusqu’à Livingston, au Montana, à l’heure des VUS et des rêves enterrés sous les autoroutes.