Un autre roman – et probablement un autre grand succès – pour l’écrivain qui réfléchit au pouvoir de la fiction, en plus d’imaginer des histoires rocambolesques.

Le nom de Guillaume Musso s’accompagne habituellement d’une série de statistiques toutes plus impressionnantes les unes que les autres : 18 romans publiés en moins de 20 ans, plus de 35 millions d’exemplaires vendus à travers le monde, des traductions en 42 langues…

Pourquoi ce romancier remporte-t-il autant de succès ?

Parce que ses histoires sont bien ficelées, qu’elles savent happer les lecteurs et les surprendre avec une finale qu’on n’avait pas vue venir.

La vie est un roman n’échappe pas à la règle.

Le 18e titre de Musso est un roman gigogne dans lequel l’auteur poursuit une réflexion entamée dans son roman précédent, La vie secrète des écrivains, sur le pouvoir de l’écriture.

Cette fois, l’histoire débute à Brooklyn, chez Flora Conway, une écrivaine-culte (pensez Elena Ferrante) qui vit cachée des médias avec Carrie, sa fille âgée de 3 ans. Un jour, pendant une banale partie de cache-cache dans leur appartement, la fillette disparaît mystérieusement. La vie de Flora bascule, l’écrivaine n’est plus capable d’écrire une ligne et dépérit à vue d’œil.

Le livre, divisé en trois actes, verse ensuite dans une autre dimension. Le destin de Flora croise alors celui de Romain Ozorski, un écrivain à succès (double de Musso) qui vit à Paris, mais qui traverse une difficile panne d’inspiration à la suite d’une crise dans sa vie personnelle et familiale. Par souci de ne révéler aucun « punch », nous resterons vague sur la suite de l’intrigue qui nous conduit de New York à Paris en passant par Cape Cod, la Corse et l’Italie. Disons seulement que la fiction et la réalité se croisent et que l’écrivain devra faire un choix entre sa passion, c’est-à-dire l’écriture, et sa famille.

Musso l’a souvent dit en entrevue, il est un grand lecteur, et dans ce roman, il rend en quelque sorte hommage à plusieurs de ses auteurs préférés (Simenon, King, Gary, etc.) avec des clins d’œil et beaucoup (trop ?) de références qu’on retrouve à la fin du livre.

Le récit imaginé par Musso est un véritable casse-tête : il y a plusieurs portes qui s’ouvrent et se referment, plusieurs revirements de situation qui font que cette histoire est assez invraisemblable, pour ne pas dire absolument tirée par les cheveux. On dira que c’est la méthode Musso, mais il y a tout de même des limites à mener ses lecteurs en bateau…

Mais ses inconditionnels, et ils sont nombreux, ne seront sûrement pas d’accord avec nous. Et trouveront que La vie est un roman est un formidable divertissement qui fait oublier, l’espace de quelques heures, la pandémie et l’angoisse du déconfinement.