Le prix Adrienne-Choquette, qui est remis chaque année à un recueil de nouvelles paru au Canada français, a été décerné mercredi à La vie au-dehors, de Geneviève Boudreau, paru chez Boréal l’automne dernier.

Le prix, qui est habituellement remis pendant le Salon du livre de Québec, est doté d’une bourse de 1000 $ offerte par la Ville de Québec. Dans un message publié sur la page Facebook du prix Adrienne-Choquette, Geneviève Boudreau a remercié les organisateurs d’avoir maintenu sa remise « malgré les circonstances ».

« La parole littéraire doit continuer à circuler, pour que nous n’ayons pas à regarder en arrière et comprendre que ce qui nous serre le cœur, c’est peut-être “la forme insaisissable d’une absence” », dit-elle en citant Pour cœurs appauvris de Corrine Larochelle (Cheval D’août), qui était finaliste avec Dormir sans tête de David Clearson (Héliotrope).

PHOTO FOURNIE PAR LES ÉDITIONS DU BORÉAL

La vie au-dehors

« Jeter un regard neuf sur le monde rural n’était pas un défi littéraire gagné d’avance, dit le communiqué annonçant le nom de la lauréate. C’est pourtant ce que réalise Geneviève Boudreau avec son recueil de vingt-huit nouvelles. L’écrivaine y montre de façon admirable ce que signifie d’habiter un espace et d’être en retour habité par lui, La vie au-dehors révélant aussi, par diffraction, la vie intérieure de ceux et celles — femmes et hommes, enfants et bêtes — qui vivent dans une intemporelle campagne taiseuse, pudique et sauvage. »

Originaire des Îles-de-la-Madeleine, Geneviève Boudreau a publié trois recueils de poésie depuis 2012. La vie au-dehors est sa première incursion du côté de la nouvelle. Le jury, formé de Simon Brousseau, Morgan Le Thiec et Mélissa Verrault, fait état autant de la puissance poétique de sa narration que de la qualité de sa plume minimaliste, « d’une exigence et d’une précision remarquables ».

« Avec réalisme mais sans complaisance, le recueil expose la campagne dans ce qu’elle a de plus sauvage, cruel, rêche, impitoyable. Cependant, même si les nouvelles se concentrent sur la ruralité, elles peuvent trouver un écho universel dans toutes les vies, y compris les plus urbaines, car la solitude, la peur du vide, l’angoisse de la mort y sont racontées dans une langue à la fois concrète et lumineuse, au pouvoir d’évocation immense. »