(Londres) La correspondance torride du romancier britannique Ian Fleming, créateur du personnage de James Bond, à l’amour de sa vie Ann n’a pas trouvé preneur aux enchères, a-t-on appris mercredi auprès de la maison de vente Sotheby’s.

Les enchères organisées sur l’internet n’ont pas permis à cet ensemble de 160 lettres de trouver un acheteur, mais « nous espérons que cette collection importante trouvera un foyer qui lui convienne dans un futur proche », a déclaré à l’AFP la maison de vente. Sa valeur est estimée entre 200 000 et 300 000 livres sterling (entre 350 000 et 525 000 $).

Cette correspondance couvre deux décennies de la vie du couple, de leur idylle d’abord secrète, alors qu’Ann, née Charteris, était mariée à un autre homme, jusqu’aux dernières années de leur mariage.

L’auteur de la série de romans mettant en scène le célèbre agent 007 écrit à son « singe » ou « cochon chéri » dans des missives qui évoquent leurs pratiques sadomasochistes, mais aussi des potins sur leurs amis riches et célèbres et bien sûr l’incroyable succès des romans de Fleming.

« En plus de retracer une relation avec une charge érotique extraordinaire, cette correspondance retrace l’ascension fulgurante de Bond et brosse un tableau vivant de la haute société vivant dans l’après-guerre », soulignait dans un communiqué annonçant la vente Gabriel Heaton, spécialiste des livres et manuscrits chez Sotheby’s.

Ian et Ann s’étaient rencontrés en 1934, Ann étant alors l’épouse du baron Shane O’Neill tandis que Ian était banquier à Londres. Ils deviennent amants, tout en entretenant chacun d’autres relations parallèlement.

En 1948, Ann donne naissance à une fille née de son union avec Ian, alors qu’elle est mariée à son second époux, le magnat de la presse Esmond Harmsworth, vicomte Rothermere. L’enfant, né prématurément, ne vit que quelques heures et le drame rapproche le couple, qui commence à envisager de vivre ensemble dans leurs lettres.

« J’aimerais qu’une fée arrive avec une baguette magique et fasse que tout aille bien, donne une femme parfaite à Esmond et me mette dans votre lit avec un fouet en cuir dans la main afin que je puisse vous tenir sage pendant 40 ans », écrit Ann.

Le couple se marie finalement en 1952, année de la naissance de leur fils Caspar et de la publication de Casino Royale, premier opus de la saga 007.