Le nom d’André Aciman n’est pas très connu, mais il fait résonner une cloche dès qu’on l’accole au titre Call Me by Your Name, roman dont l’adaptation cinématographique a révélé au monde le jeune comédien Timothée Chalamet.

En attendant la suite promise par l’auteur d’origine égyptienne, son plus récent roman, Les variations sentimentales, vient d’être traduit chez Grasset.

Un livre chaud et un brin sulfureux qui parle surtout de désir, entre la passion fondatrice du narrateur Paul pour un bel ouvrier italien, alors qu’il avait 12 ans, jusqu’à un amour à long terme mais épisodique avec une ancienne collègue d’université.

Entre hommes et femmes, chimères et réalité, Paul varie les plaisirs, mais l’essentiel du roman se passe surtout dans sa tête. Par exemple, son obsession pour un joueur de tennis aperçu sur un court est décrite en détail pendant des dizaines et des dizaines de pages, mais une fois la rencontre consommée, André Aciman passe à un autre sujet, comme si la relation réelle était pas mal moins intéressante.

Le résultat est un roman mouvant auquel il est difficile de s’accrocher, tout comme Paul qui passe son temps à changer ses cibles d’intérêt.

Il reste quelques scènes franchement érotiques, une atmosphère lancinante pas désagréable du tout, et une aura de culture et d’érudition qui place ce livre un tout petit peu au-dessus de la mêlée, même si on s’attendait à mieux. 

★★★ Les variations sentimentales. André Aciman. Grasset. 366 pages.